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Shangols
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5 octobre 2008

Let's Get Lost (1988) de Bruce Weber

letsgetlost_365

Ce documentaire possède une charme incroyable, presque divin (je suis encore sous le choc, comprenez) à la hauteur de la voix ensorcelante de Chet Baker. On peut jeter à la poubelle toute les biopic musicaux de ces dernières années (gardons Control sous le coude quand même), rien ne vaut l'original. Bruce Weber a, qui plus est, le talent de ne pas chercher à nous assommer avec un parcours linéaire, il mèle avec grâce images volées du passé et interviews plus récentes et plutôt que d'assister à la déchéance physique du type, sa voix glisse comme un fantôme à travers les âges, les époques, et même encore au-delà. Si on est au début un peu perdu, n18960295_w434_h_q80'étant point des plus familiers avec le gars, on se laisse vite entraîner au fil des images et des nombreux commentaires (dithyrambiques pour les musiciens, pas toujours très tendres de la part de ses proches) sans chercher forcément à savoir quand était-ce, où était-ce précisément, comme si la légende finissait toujours par prendre le dessus... et la musique. Curieux - ce petit côté malsain qui est en nous - de connaître ses conquêtes et une partie de sa vie privée - comment expliquer cette transformation d'une époque à l'autre, la drogue, oui, mais... - on se lasse très vite de ces règlements de compte entre ex-compagnes - pas la partie la plus intéressante - et on a qu'une envie, c'est de le voir encore et toujours à l'oeuvre, comme ce morceau magique entonné un soir de festival de Cannes, sur le tard. Le Chet a perdu de sa superbe et de sa fougue - et po mal de ses dents, aussi -, il ne reste qu'un parchemin usé de sa stature de "Dieu grec" des débuts, mais le timbre de voix fait toujours autant merveille. Un ange, ou plusieurs centaines, passe lorsqu'il s'attaque à Almost blue et même sa trompette reste coite, serrée dans son poing. Il serait vain de vouloir revenir par le menu sur toutes les séquences qui composent cet hommage - plus qu'un docu - tant le montage, d'une limpidité parfaite, est partie intégrante de la beauté du film, tant les passages musicaux sont intraduisibles en mots. Bref que vous soyez fans ou non, laissez-vous tenter, vous sortirez tout alangui de cette vision comme après un bon massage - la conclusion est molle, je suis tout fébrile, j'avoue. Let's get lost, un petit coin de paradis retrouvé.

lets_get_lost

Commentaires
G
Ah quand même, My Funny Valentine par Chet Baker, c'est plus que bouleversant, Cai. Personnellement je préfère son voix à ses morceaux d'instrument seul, même tout soucre et douce.<br /> Shanghaien, Cai ?
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C
quelque fois je pense que son voix est trop soucre et douce ,comme il est tres narcissique,n'est ce pas?
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