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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
19 décembre 2006

L'Iceberg de Dominique Abel, Fiona Gordon & Bruno Romy - 2006

18472165Sur le papier, ça peut faire peur : une femme s'enferme par erreur dans la chambre froide d'un MacDo. Elle y passe la nuit, et à sa sortie, se met à développer un fantasme obsessionnel pour la glace. Elle quitte sa famille, et embarque donc avec un marin sourd et muet pour atteindre un iceberg... et permettre à une inuit qui parle l'inuktitut de trouver l'amour. Quiconque a déjà vu le couple Abel & Gordon sur scène ne sera pas étonné par ce scénario absolument dingue. A l'écran, leur style surréalistico-poétique passe parfaitement, d'autant que les gars ne sont pas manch18472166ots pour ce qui est de la mise en scène. L'Iceberg est pratiquement muet, sans musique, et constitué presque entièrement de plans fixes. Parfaitement cadré (les plans sont préparés soigneusement pour faire entrer les corps dans tout l'espace, dans un dispositif mathématique), très étrange dans son rythme et ses rebondissements, il est en tout cas hilarant. La référence évidente semble être Tati (même sens des plans larges, mêmes "mini-gags" de situation), mais ça va souvent aussi faire un tour chez Podaly18472173dès (les bruitages, le burlesque "discret"), chez les splasticks (Laurel et Hardy surtout, ou Harold Loyd), voire chez Mr Bean (pour le travail d'acteurs), voire même, en moins drôle, chez Roy Andersson (immobilité des motifs, rythmes et durées étirés). Les réalisateurs se permettent des audaces qui font mouche, comme de déplacer un groupe de figurants qui gêne la vision du sujet principal plutôt que de bouger la caméra pour recadrer. Il y a de très jolis clins d'oeil au théâtre, dans les décors en carton-pâte assumé ou les "à-plat" de la photo ; et des techniques de bon vieux cinéma (j'adore les transparences dans toutes les scènes sur le bateau, avec les baquets d'eau jetés visiblement par un technicien planqué sous le cadre). Bon, tout ne marche pas, certains gags sont un peu trop gentillets. Mais L'Iceberg est une excellente surprise en dehors des canons de la comédie épileptique habituelle. Il sera dans mon top 10.

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