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20 mai 2006

Monika (Sommaren med Monika) d'Ingmar Bergman - 1953

N'étant pas un grand fanatique de psychologie au cinéma, je ne suis pas un grand fanatique de Bergman.sf4300 Mais j'ai toujours eu un faible pour ce film abyssalement simple. Monika est tout ce que j'aime au cinéma, et le revoir me transporte toujours au nirvana. Ou au Walhalla, puisqu'on fait dans le nordique.

Pourtant, il n'y a pas grand-chose là-dedans : un homme et une femme se rencontrent, ils s'aiment durant un été, font un enfant, puis ne s'aiment plus et se séparent. Point barre. Mais sur cette année d'émoi amoureux, Bergman greffe une vision sensible, touchante, amère sans cynisme, attentive sans impudeur. Sa façon d'inscrire sans arrêt ses acteurs (et surtout la bouleversante Harriet Andersson) en plein centre de l'écran ; sa volonté de les suivre dans des travellings amoureux, qui recadrent inlassablement les débordements pleins de vie de ses héros ; son regard si émouvant sur la nature, avec des images de mer et de campagne splendides ta4830(hommage servile, d'ailleurs, aux éditions MK2 qui éditent les Bergman dans une version absolument superbe) ; ses mises au point incroyables, qui font qu'on a parfois l'impression de voir un film en 3D ; son tempo très doux, qui épouse les mouvements du coeur ; son symbolisme sans ostentation (avec une réserve sur les ciels, qui soulignent trop ostensiblement les remous sentimentaux des petits jeunes) qui donnent par exemple une scène finale superbe (un jeune homme solitaire avec un bébé se regarde dans une glace, se souvient de son amour, puis quitte le plan, et on enchaîne avec deux ou trois vieux alcooliques qui trimballent des peluches, en un zoom arrière qui m'a apporté une érection instantanée) ; sa direction d'acteurs, suprêmement intelligente comme toujours ; tout ça fait de ce film un pur trésor.monreg2

Bien sûr, on a beaucoup parlé du regard caméra de Harriet. A force de le voir copié, j'en avais oublié la force. Cette scène est tout simplement inoubliable, elle vous rentre brusquement dans le regard, et elle est un véritable choc esthétique. Très impressionnant.

P't'êt' me r'taper d'autres Bergman, moi, en fin de compte.

l'odyssée bergmaneuse est là

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