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Shangols
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22 mars 2006

Vaudou (1943) (I walked with a Zombie) de Jacques Tourneur

8315_1_Une infirmière, Betsy, se rend dans les Antilles en studio pour aller au chevet d'une femme malade, Jessica, possédée, un zombie. Cette maladie est survenue au moment où elle avait voulu s'échapper avec le demi-frère (Wesley) de son mari (Paul). Bon. Comme Betsy est plutôt du genre aventurière, elle décide de la faire défanafouder (c'est malgache, j'ai pas pu m'empêcher) par les gars du Vaudou. En chiwz2_1_emin Betsy accompagnée de Jessica, tombent sur Carre-Four le Dieu du Carrefour - son petit fils est maintenant vigile dans un supermarché en banlieue. Il ne pipe pas et quand elles arrivent autour du feu, elles rencontrent, ô surprise, la mère des 2 frères, responsable par ailleurs du dispensaire . Peu de temps avant, elle lui avait dit qu'on ne pouvait rien faire pour sa belle-fille mais qu'elle l'attendait ici quand même. Betsy lui demande alors les raisons de sa présence dans cette cérémonie de sauvages et l'autre lui explique que c'est plus simple pour soigner ces cons de noirs de leur faire croire que ce sont les Dieux qui parlent par sa voix. Pas sympa.

Bref. A la fin, la mère avouera que c'est elle qui a voulu que sa belle-fille soit possédée (dos_zomb1_1_nc ça marche aussi!!?) pour pas briser sa famille; puis, sous le coup d'une sale inspiration magique, Wesley tuera Jessica avant de se noyer dans la mer. Paul et Betsy se regarderont amoureusement en suivant les deux morts échoués dans les bras des pêcheurs noirs et la voix off de conclure "la femme était mauvaise et elle était morte de son vivant. Oui, Seigneur, morte de l'égoïsme de son âme et l'homme la suivit, ses pas le menèrent au mal, ses pieds le dirigèrent vers la mort. Pardonne-lui, Seigneur, qui connaît le secret des coeurs. Oui, Seigneur, aie pitié de ceux qui sont morts et donne la paix et le bonheur aux vivants". Un peu cul-béni tout ça, glorifiant l'amour terrestre bien catholique et condamnant la passion d'origine cathare (vaudou?).

M'a pas convaincu, pas plus que la soi-disante atmosphère magique et sublime du noir et blanc. Ca pousse mal la canne à sucre en studio.

Commentaires
S
Oui, bah, c'était une chronique des tout débuts de Shangols un peu rapidement "exécutée", j'en conviens. Votre réaction me peine d'autant que je suis, habituellement(voir les autres textes), un grand fan de Tourneur. Je ne me suis contenté de parler, sur Vaudou, que de la "morale amoureuse", sans englober d'autres aspects du film. Mais votre commentaire rétablit la balance. Revenez quand vous voulez, hein! - vous avez raison de "nous taper sur les doigts" quand vous n'êtes pas d'accord, c'est clair, d'autant que cela permet de préciser certains aspects, mais ne tapez point trop fort, on reste de petits êtres sensibles...
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D
En général je ne commente votre site que pour exprimer un profond désaccord (parce que je n'ai pas grand chose d'autre à ajouter sur les films que vous aimez). Le fait donc que je m'exprime rarement témoigne donc du profond respect que je voue à la plupart des critiques de ce site.<br /> <br /> Mais quand même y a des fois....
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S
Bon, ben je prends cette charge dans la tronche comme il se doit. Oui, Devaca, la phrase qui vous fait réagir ("Un peu cul-béni tout ça, glorifiant l'amour terrestre bien catholique et condamnant la passion d'origine cathare (vaudou?)"), je la faisais en référence à Remy de Gourmont (L'Amour et l'Occident)tant la dernière phrase me semblait être un écho de la "conception catholique de l'amour" par rapport à celle défendue par les cathares. D'où mon emploi du terme "cul-béni", forcément exagéré (j'en conviens), et la volonté, sûrement maladroite (pour ne pas dire plus... vu la façon dont en effet on peut l'interpréter), de faire un parallèle entre les Cathares et le vaudou (d'où mon (?) après celui-ci). Ce n'était point, dans mon idée, pour critiquer la position de Tourneur sur le colonialisme (dont je ne parle pas), point sur lequel vous revenez de façon précise et éclairante. Bien, aurais-je une chance d'être réhabilité?...
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D
Je vous ai toujours gardé en très haute estime même quand vous avez flingué quelques uns de mes films favoris mais là...là...ça dépasse les bornes.<br /> Vous dites que Vaudou est un film cul-béni et condamnant le vaudou. Je ne connais pas de film de cette époque qui dresse un portrait aussi féroce du colonialisme. Tourneur nous montre tous les refoulements caché dans ces Antilles de cartes postales construite sur l'esclavage. Tout ce passé qui ne passe pas sympolisé par la statue<br /> d'un homme noir figé dans un cri éternel et transpercé de flèches au sein d'un jardin idyllique. Les rituels vaudous se déroulent derrière une forêt de cannes à sucres (encore un symbole de l'esclavage) et finissent par atteindre contre les descendants des colons là encore à cause de leurs propre refoulement (la femme devient zombie suite à un souhait irréflechie poussé par la belle-mère qui la déteste). Honnètement Kubrick n'à pas fait beaucoup mieux dans Shining pour évoquer les massacres sur lesquels se sont construit les nations. <br /> Loin d'observer la culture vaudou avec la morgue d'un occidental à la recherche d'exotisme en carton-pâte pour effrayer le public et le conforter dans son idéologie de WASP conservateur(et pourtant Dieu sait comme s'était la mode à l'époque du code Haye), Tourneur montre le Vaudou comme ce qu'il fut, une solution des esclaves pour s'affranchir de leurs exploiteurs. Et c'est justement aux anciens esclaves auquel appartient les derniers mots du film (que vous avez d'ailleur cité, merci bien) qui en quelques sorte les réhabilitent en tant qu'acteur majeur de cette société. <br /> Honnêtement pour ne pas comprendre ce film vous mériteriez d'être déchu à vie de votre titre de cinéphile.<br /> Bonsoir !
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