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31 mai 2022

Le Mystère de la Villa blanche (Jigsaw) (1962) de Val Guest

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Les Anglais mènent l'enquête... Il y a quelque chose d'assez intéressant dans ce développement de l'enquête qu'on pourrait presque qualifier d'anti-agathachristien : il ne sera pas question de micro détails qui tuent, de coups de théâtre incessants, d'assassinat machiavélique : non, on est là dans la bonne vieille enquête ultra-professionnelle, avec un commissaire, à la tête de toute une équipe motivée, un commissaire qui va tenter de ne rien laisser passer, d'étudier laborieusement chaque piste, pour avoir un début de petite idée sur l'assassin et... sur la victime - oui, comme elle est retrouvée découpée, cela limite l'identification. Chaque empreinte, cheveu, parfum est questionné, chaque micro-piste est exploitée (d'où vient cet aspirateur, téléphonons aux trois mille magasins qui en vendent ; cette voiture crème, étudions la liste des 20.000 personnes qui en ont acheté une...), chaque suspect est longuement questionné, cuisiné, retourné à l'envers... Et à chaque fois, on retombe semble-t-il quasiment au point de départ... Car il y a des fausses pistes, quand même, au moins une, des interprétations grossières, des témoignages imprécis... On est du coup totalement embarqué, du début à la fin, auprès du commissaire, nous questionnant avec lui sur tous les mystères de ce meurtre à la con qui prend presque des allures de crime parfait. Ça crée du suspense, indéniablement...

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Ça crée du suspense, ce qui est pas mal, mais j'allais dire cela s'arrête malheureusement un peu là... Parce que c'est anglais ? Eh bien vous ne croyez peut-être pas si bien dire... Il n'y a point ici de côté véritablement obscur, noir quoi, point d'ombres qui dominent ; la photo elle-même est d'ailleurs un peu trop claire, un peu trop exposée et ne possède pas vraiment de contrepoint troublant... On est dans le taff, dans le banal, dans le laborieux disais-je, dans le vrai, le dur, et on a pas de temps à perdre avec de quelconques petits effets de style. De même, en terme d'action, de poursuites de bagnoles, de baston, passez votre chemin, vous en aurez plus dans Tic et Tac. Des femmes fatales ? Popopo, que nenni, des femmes entre deux âges, un peu cruchasses et naïves, belles comme des abats-jours... Alors bon, j'ai un peu la dent dure, je manque sans doute en écrivant cela d'un brin d'exaltation, mais ce n'est pas pour autant que cette petite mouture du Val n'est pas distrayante en soi et ne possède pas quelques personnages avec du relief... cet homme à femmes, vendeur d'aspirateurs, ce père qui parle de sa fille comme une merde, une moins que rien, je ne veux plus en entendre parler, et qui change son fusil d'épaule, le pauvre, quand il apprend qu'elle a été trucidée, ce petit vendeur à domicile tout excité de faire partie d'une enquête... C'est bien fait, quoi, mais parfois sans beaucoup plus de relief qu'un puzzle, voilà. Du thé quoi. Un film quatre-heures.

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