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17 décembre 2019

Une Nuit à Casablanca (A Night in Casablanca) d'Archie Mayo - 1946

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Il est l'heure d'envoyer les films de Noël, et quoi de mieux, me direz-vous, que de se taper un bon vieux Marx Brothers, histoire d'être dans le ton léger adapté à ce jour béni. Ben oui, sauf que, là, aïe, Une Nuit à Casablanca ressemble autant à un joli cadeau qu'un coup de pied dans les parties sensibles. J'étais peut-être pas complètement in the mood, finalement, et j'ai trouvé cet opus marxien extrêmement pataud et jamais drôle. Les frères accusent pas mal d'usure au niveau des jointures dans ce film qui recycle éternellement leurs vieilles blagues sans jamais réussir à en inventer de nouvelles. On a donc bien sagement dans l'ordre ce que le public facile est venu chercher : Harpo qui joue de la harpe, Chico du piano et Groucho qui balance ses vannes absurdes, sexistes et non-sensiques, le tout dans un décor exotique. La seule différence avec les autres films des sieurs est que le fond change, qu'on est ici à Casablanca et non plus à l'opéra, au cirque ou dans le Klondike. Mais sinon c'est strictement la même chose, et le scénario pousse même parfois le bouchon un peu loin : en plein rush, on informe Chico que le pianiste est malade, et hop le voilà qui vous envoie un petit numéro sautillant au débotté ; Harpo débouche sur une pièce au trésor ultra-secrète, et ô surprise elle contient une harpe, et boum voilà notre compère improvisant une ballade sirupeuse sur le noble instrument. On le voit, le scénario n'a absolument aucun intérêt et ne sert qu'à mettre en valeur les pitreries des brothers, bien entendu déchaînés et turbulents comme il se doit.

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Difficile d'ailleurs de capter quoi que ce soit dans cette histoire peu probable. Des nazis qui dissimulent un trésor dans un hôtel de Casablanca, les directeurs de l'hôtel assassinés tour à tour, Groucho nommé par erreur à la tête de l'établissement, celui-ci dupé mais pas tout à fait par une drôlesse, une camaraderie qui se dessine avec les deux autres clowns, une romance fleur bleue entre un militaire et l'oie de service, une scène finale à la poursuite d'un avion... que ? Je sais bien qu'on s'en cogne, que l'important est de découvrir quelle pitrerie nos gars vont inventer pour dynamiter le contexte et choquer madame la baronne, mais un peu de rigueur d'écriture n'aurait tout de même pas nui ; non plus qu'un peu d'invention de mise en scène (pourtant signée Archie Mayo), qui est mise ici au service pur et simple des trublions aux dépens de tout le reste (seconds rôles, paysages, pays, rien n'existe à part Groucho, Harpo et Chico). Bon notons dans les séquences où on sourit un peu le dialogue tout en sifflets de Harpo, qui parvient à développer un discours assez nuancé par ses seules gesticulations (excellent sens du rythme complété par le débit de Chico), deux trois vannes de Groucho et une valse autour d'une pièce assez marrante : il s'agit d'empêcher un type de faire sa valise (oui, c'est aussi important que ça ; en plus, je n'ai pas compris pourquoi), donc de défaire ce que le gars est en train de faire, tout en restant caché à 4 dans une pièce. Chaplin aurait été mille fois plus inventif, mais même comme ça, on sourit gentiment. Le reste est très poussif, sans génie, appuyé parfois, bâclé dans l'invention et très maladroit dans l'écriture. Pour tout dire, on s'ennuie même mollement devant ces pitreries un peu viellies et pas finaudes, un comble...

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