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22 novembre 2019

Oliver Twist (1948) de David Lean

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Il est toujours bon de réviser ses classiques : par une sombre nuit d'orage, une jeune femme perdue erre dans la campagne... Elle est recueillie dans un foyer, donne naissance à un bambin et meurt... On sent que le pauvre truc hurlant n'est pas né sous une bonne étoile et David Lean aidé par son chef op Guy Green nous livre une première partie très noire (j'aime ces noirs qui ressemblent à de l'encre de Chine). Oliver, après avoir trimé, se retrouvera employé dans une entreprise de pompes funèbres : sa chambre, un tantinet sombre, saturée de cercueil n'est guère plus rassurante... Puis ce sera l'échappée belle à Londres, là encore entre misère et tortionnaires mais aussi belles âmes prêtes à lui offrir, enfin, une vie d'enfant - on connaît l'histoire.

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Joli travail sur la lumière et sur les ombres (ses vieilles qui se cachent dans la pénombre pour surprendre des conversations : ambiance glauque et inquiétante à souhait), belle reconstitution des rues malfamées de Londres avec quelques plans qui pètent et surtout beau casting qui fait la part belle aux tronches inquiétantes et aux personnages louches : Alec Guiness est Fangin avec un nez si terrible qu'il ferait passer celui d’Alain Prost pour Michael Jackson (nez qui fit d'ailleurs beaucoup parler...), Francis Sullivan incarne le ventripotent Bumble et se révèle aussi insupportable que Pierre Ménès dans ses postures d’autosatisfaction,  l'excellent Robert Newton joue la saloperie Bill Sykes avec de vrais éclats de terreur dans les yeux – le type suinte le vice et apparemment ce n’était pas qu’une composition, l’alcool saturant ses veines... Bref, Lean n'est pas là pour nous servir un conte à l'eau de rose et le frêle Oliver va se retrouver dans des situations plus effrayantes les unes que les autres (ce dortoir glauquissime où il demande du rab, ces planques faginesques sordides...). Le film est assez violent, d'une violence sèche dirais-je, avec ces personnages qui ne cessent de s'envoyer des baffes (Kay Walsh as Nancy n'est pas à la fête et finira d'ailleurs dans un sale état, Oliver vexé lorsqu'on évoque sa mère n'est pas en reste pour distribuer des baffes chez l'entrepreneur de pompes funèbres) voire des bourre-pif de première main (le clodo qui assomme littéralement Oliver lorsqu'il fuit une foule qui l'accuse d'avoir volé... belle effet face caméra qui sonne même le spectateur). La scène finale met en scène justement cette foule en colère qui se précipite sur les vilains (mené par ce chien enragé qui trahit les siens – excellente composition canine d’ailleurs) et se révèle là encore assez impressionnante tant l'on sent ce grondement populaire : Sykes s'auto-lynche et s'était peut-être ce qui pouvait lui arriver de mieux... Lean livre au final une adaptation d'une belle noirceur où l'Oliver twist and shout plus souvent qu'à son tour. Lean and mean - une adaptation de Dickens tout à fait respectable et recommandable.

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