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28 mai 2018

La Mère du Marié (The Mating Season) (1951) de Mitchell Leisen

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Voilà une comédie romantique de derrière les fagots un rien old fashion qui nous permet de réviser la filmo de Gene Tierney avec le sourire à défaut d'orgasme. L'histoire ici est un mince prétexte : une femme de la haute (mais sans forcément d'argent) - notre Gene - tombe amoureuse d'un type de classe bien moyenne (John Lund, pas si mal, disons qu’il fait le job en créant une certaine alchimie avec la belle). Notre petit couple veut vivre une petite vie tranquille mais c'est sans compter sur les belles-mères ; il y a d'une part la belle-mère infecte de Gene qui vient pourrir le couple et de l'autre la belle-mère de John (Miriam Hopkins) qui, suite à toute une série de quiproquo et d'arrangements grand-guignolesques est embauchée comme cuisinière dans le couple (sans que la Gene ne connaisse son identité, of course - oui, tout cela est guère crédible mais bon, hein, c'est une comédie) : omniprésente et incontournable elle finirait presque par voler la vedette à notre couple-phare, la Miriam. Deux belles-mères + la pression sociale, il sera dur pour notre petit couple plutôt zen à l’origine de tenir le coup jusqu'au bout.

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Sans tomber dans un état d'esprit chamallow, on adhère assez facilement à ce couple "moderne" et à cette situation un rien ubuesque. On découvrirait presque chez la Gene un vrai talent comique ; elle n'est certes point pas aussi gracile et bondissante qu'une Paulette Goddard chaplinisée mais elle fait franchement le taff dans un rôle autrement plus dense que celui d’une simple faire-valoir juste jolie. Elle est aussi douée ici pour susurrer des mots tendres, pour embrasser à pleine bouche son homme que pour incarner les jeunes épouses vite dépassées ; elle se lance même sur la fin sur une registre plutôt "colère" et reste là encore tout à fait crédible (oui, je sais, je le suis moins, mais avouons qu'elle fait le boulot, non ?). John Lund récolte un rôle beaucoup plus effacé mais a dans les yeux la petite étincelle pour saupoudrer son couple de romantisme. Miriam Hopkins, en vieille de la vieille tout terrain capable de s'acclimater à toutes les situations, véritable Marthe Villalonga de la débrouille et de la tchatche (oui, j'avais envie de placer Marthe Villalonga, il y a des jours comme ça) amène son punch et sa sagesse à ce couple fragilisé de l'extérieur (la pression sociale, disais-je). On sent que le Leisen aimerait être dans la screwball comedy qui fuse dans tous les sens, il manque malheureusement un peu de rythme et de punchline sur la longueur. Tierney nous fait parfois marrer en jeune épouse dépassée par les événements mais l'esprit light retombe rapidement à cause de la lourdeur et la dureté de la belle-mère (vraie connasse bourrée de principes) ou du petit chef de John (éconduit par Gene, vrai connard machiste bourré de condescendance). On aimerait que notre jeune couple vive d'amour et d'eau fraîche en toute insouciance mais l'ambiance est trop souvent plombée par les manigances de l’une et de l’autre. Un film assez surprenant au final par ce mix de comédie et de "drame" (l'ambiance est trop souvent tendue) ce qui lui donne un certain charme désuet ; dommage qu’il ne soit pas totalement convaincant sur l'un des deux tableaux. Mais bon, il y a la Gene qui s’amuse dans plusieurs registres, et cela suffit pour passer un agréable moment.

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Commentaires
S
Euh non... il m'en reste encore neuf à voir... et pas des chefs d'oeuvre, j' vous préviens...
Répondre
O
ne feriez-vous pas une fixation sur Gene Tierney?
Répondre
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