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Shangols
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16 mars 2018

LIVRE : Le Somnambule (Der Nachtwandler) de Sebastian Fitzek - 2013

9782253014515,0-4860577Est-ce que Fitzek aurait pas une petite tendance, oh discrète hein, à nous prendre pour des truffes ? En tout cas, avec ce polar écrit en deux jours à tout casser, il aurait bien un certain penchant au succès sans effort. Quand vous voulez réaliser une intrigue hyper-retorse, qui vous donne toutes les trois pages votre cliffhanger, tout en évitant de vous prendre la tête sur la crédibilité de l'ensemble, il y a un truc qui marche à chaque fois : vous traitez du rêve. Vous aurez ainsi un scénario plein de surprises sans avoir à trouver une cohérence un peu chiante à dénicher quand votre emploi du temps est déjà bien occupé par les signatures aux salons du livre et la comptabilité de vos ventes. Le Somnambule prend donc place dans le rêve d'un homme ; un homme qui plus est malade, puisque somnambule puissance 1000, ayant même poussé le somnambulisme jusqu'à un "état troisième", c'est-à-dire à une sorte de veille hallucinée qui lui permet de faire concrètement des choses (répondre au téléphone, recevoir son collègue, voire assassiner des blondes) tout en dormant. Une fois ce machin trouvé, laissez votre ordinateur écrire le roman à votre place, plus grand-chose à faire. On comprend vite qu'on s'est fait avoir : au bout de deux ou trois chapitres, quand la trame s'applique à vous enfoncer dans le coup de théâtre le plus incroyable possible, on sait que le gars dort, et que la porte est ouverte au grand n'importe quoi. Fitzek reste dans les limites, et tente même d'incorporer à sa trame une intrigue de thriller (un labyrinthe dissimulé derrière une armoire dans lequel voyeurisme, meurtres et dissimulation se déchaînent), mais à ce niveau-là, il aurait très bien pu écrire : "A ce moment-là, le hamster géant cracha une pilule bleue sur un bébé corruscant" qu'on ne pourrait dire que amen : le gars rêve, voyez-vous. Prétexte facile à un scénario qui part complètement en sucette, fait de rêves dans le rêve dans le rêve. Ce qui énerve, ce n'est même pas que le gars soit persuadé de nous emberlificoter dans son pauvre petit polar ; c'est son manque de travail flagrant, affiché avec une morgue de parvenu, ce savoir-faire d'écrivain à succès roublard, et qu'il y ait des éditeurs pour applaudir à ça.

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