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7 avril 2015

LIVRE : L'Inciseur (Abgeschnitten) de Sebastian Fitzek & Michael Tsokos - 2012

9782809816563,0-2553285Sebastian Fitzek écrit comme un pied, voyez vous, mais comme ses trames sont en général machiavéliques, on s'en tape : seuls importent le suspense et sa façon de nous emmener exactement là où il veut quand il veut. Il est donc obligatoire que, quand les trames sont nases, le livre le devient aussi. C'est le cas avec L'Inciseur, pourtant écrit à quatre mains, quatre mains gauches dirait-on. C'est pourtant aussi rocambolesque et improbable que dans ses bons livres, hein, mais allez comprendre : là, ça ne fonctionne jamais. Peut-être parce que les auteurs ne savent pas s'arrêter dans la surrenchère de cliffhangers, qui vire cette fois à l'hystérie de la surprise pour la surprise : tous les cinq mots, pan, on envoie de l'italique ("c'est alors qu'il vit ce qu'il n'aurait jamais dû voir") histoire de gonfler le suspense ("il ne vit d'ailleurs plus rien, car alors un couteau lui trancha le nerf optique") dans une spirale qui ne s'arrête jamais ("le couteau était tenu par la femme de sa vie, morte depuis 1987"), comme une sorte de chasse à l'esbroufe très fatigante ("c'est alors qu'elle s'écroula sur lui, frappée par une arbalète empoisonnée"). Au bout d'une quarantaine de rebondissments à ce rythme-là (c'est-à-dire à la page 12 à peu près), on commence à ricaner devant la facilité paresseuse avec laquelle ces messieurs enquillent les chapitres, et on commence à lever un sourcil dubitatif devant la totale invraisemblance de l'histoire. En plus, Fitzek s'est cette fois adjoint les services d'un médecin légiste, et ce dernier a mis son point d'honneur à ce qu'il y ait au moins 876 autopsies dans le livre : donc ça découpe de la bidoche au moindre prétexte, avec moult détails techniques absolument inutiles et force descriptions glauques des odeurs et bruits émis par un corps découpé en tranches. Du gore scientifique, quoi, c'est-à-dire privé de ce qui fait la qualité du gore : son humour. Avec un sérieux de premier de la classe, Fitzek se livre pieds et poings à son complice, et oublie d'écrire. Résultat : une pure bouillie illisible qui s'avale comme un gros morceau de malbouffe faisandée. Je vous laisse imaginer le final, 30 pages de retournements de situations extravagants et impossibles, dans un style digne d'un élève de CM2. Le gars s'est calmé depuis (un peu, seulement, certes) avec sa série de "Regards", il a bien fait.

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