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29 décembre 2012

LIVRE : Il dit que c'est difficile de Philippe Djian - 2011

67764771"Bien entendu, il ne vous a pas échappé qu'un [ouvrage sur Bram van Velde] ne peut être exécuté qu'avec des doigts de fée. Nous avons besoin d'un orfèvre, et vous nous proposez une sorte de bûcheron". Dans une curieuse tendance masochiste, Djian place ainsi sa propre auto-critique au sein de son petit texte sur le génial peintre abstrait. Il faut dire qu'effectivement, confier à Djian l'écriture d'un texte sur la peinture, c'est comme confier à Christian Clavier le soin d'écrire sur Pina Bausch : quelque chose choque. J'aime beaucoup Djian, hein, je ne dis pas, mais je trouve que ce terme de bûcheron est particulièrement bien trouvé pour le coup. Lui ne voit pas le problème, et nous offre donc une fiction morcelée autour de la figure de Van Velde, peintre secret s'il en est, dont les toiles incitent en général plus au silence ébahi qu'aux grands discours. Djian imagine une succession de personnages ayant côtoyé le gars, de sa voisine à son agent, et les fait parler du "mystère Van Velde", mêlant avec une maladresse étonnante les anecdotes et les citations pour pointer l'inaccessibilité du processus de création, ou un truc comme ça. Cette "scénarisation" de la vie de Van Velde tombe désespérément à plat, et le texte ressemble plus à une succession laborieuse de recherches Wikipedia compilées sur un carnet à spirales de collégien qu'à une vraie tentative de "percer le mystère". Djian était meilleur quand il mettait des mots sur la création de ses maîtres-écrivains (Ardoise) que quand il parle de peinture, art qui m'a tout l'air de le laisser indifférent. Le livre n'est pourtant centré que sur lui, les tableaux de Van Velde n'occupant qu'une minuscule place dans la chose, de plus assez mal rendus dans les couleurs. Un conseil : lisez le prodigieux bouquin de Charles Juliet sur le sujet, ou allez au musée. Avec ce livre-là, c'est un peu la peinture qu'on assassine...

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