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6 mars 2023

LIVRE : Sans compter de Philippe Djian - 2023

28492adff755a0ddeb6db5ed7f0d622d10816e5978ae2742f2b067d46d8fca00Cette année est à marquer d'une pierre blanche, puisque pour la première fois depuis au moins 5 ans, Djian sort un livre potable. On ne misait plus rien sur lui depuis les deux navets publiés chez Flammarion, eh bien le revoilà plutôt en forme avec Sans compter, pas le livre qui vous fera vous relever la nuit, certes, mais un retour en écriture qui fait du bien. Tout est question de posture : si le gars accusait dans ses derniers romans une certaine prétention avec sa ponctuation inexistante et ses formules ringardes, le voilà débarrassé de ses tics : il n'y a certes pas de ponctuation autre que la virgule et le point dans celui-ci, mais c'est fait sans ostentation, sans posture, sans poses de poète maudit ; au contraire, c'est fait tout simplement, et pour une fois, on comprend ce qu'il veut faire avec ces tics d'écriture : trouver un rythme fluide, sans être arrêté par des règles contraignantes. Le texte y gagne en musicalité, et on retrouve un peu du travail ancien de Djian sur la phrase, ce lent polissage de la langue, ces jeux avec les expressions ou les formules, cet humour venu du style et de lui seul, cette exagération des sentiments et des réactions. On rigole bien devant cette écriture légèrement trop outrée, trop lyrique compte tenu de la toute petite histoire qui nous est contée. Comme d'hab, elle est crédible comme le retour de la gauche et aussi inexistante que possible : un quinquagénaire impuissant coincé entre sa femme et la mère de celle-ci et aux prises avec un notable qui cherche à lui nuire, une palanquée de femmes forcément plus ou moins nympho et folles de lui, et un poète nullard. Bon, on s'en fout, mais ça permet à Djian de laisser s'exprimer un personnage principal qui renoue quelque peu avec ceux qu'on aima jadis, et qu'on pouvait trouver dans les premiers romans : un petit mec un peu loser, un peu solitaire, aux prises avec les affres de la petite vie d'un Occidental cynique, passionné de littérature et de gin tonic, et posant sur l'existence un regard à la fois désabusé et bienveillant. Oui, de temps en temps, Sans Compter parvient à nous rappeler le grand auteur de Maudit Manège, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Encore un remous dans la carrière vraiment en dents de scie de Djian ; on n'aurait pas parié sur la bête, mais elle respire encore. Très agréable lecture. (Gols 04/03/23)


9782080256461Je ne savais pas ce que le Gols penserait de ce dernier opus de l'ami Djian une fois avoir moi-même achevé la chose et je fus content de voir qu'on avait ressenti le même petit frémissement d'envie - et de drolerie. Pas de quoi grimper aux tentures du château de Versailles mais suffisamment de punch, de punchlines, de truculence pour passer en compagnie de notre homme un bon après-midi en bord de piscine... On a en effet ici rien de bien neuf sous le soleil, notamment au niveau des personnages et de leur caractère : un type un peu gland (enfin également sans depuis que sa vasectomie s'est mal passé) se retrouve malgré tout la proie des femmes : il était avec la fille, il est maintenant convoité par la mère qui vit sous le même toit (c'est là qu'on se rend compte quand même que le héros djiannesque a vieilli : il se faisait généralement d'abord les mères), mais également par une secrétaire et une bourgeoise en manque... Proie des femmes mais entouré également de mâles un rien malfaisants (anciens maris ou petits amis brutaux, hommes de pouvoir véreux...) qui vont généralement disaparaître dans des circonstances "accidentelles" mais non moins louches... Nathan, le héros, est accompagné d'un coton de Tuléar (pour vous cela ne signifie rien, pour moi ça veut dire beaucoup... d'autant que, ironie de l'histoire dont on se fout, j'étais justement à Madagascar lors de cette lecture vacancière), mais aussi d'une petite goule dans le plafond (il a des hallucinations qui ne sont pas très saines, le garçon). Djian s'amuse avec ses ellipses, ses non-dits, ses implicites mais les ficelles de son polar sont tellement grosses qu'on rit par devers soi devant de telles petites cachotteries "énigmatiques"... Mais fi de ce scénario un peu creux et facile, bienheureusement dans ce récit on y rit, cette fois-ci, plus souvent qu'à son tour, les petites tournures stylées de Djian parvenant en effet à faire mouche : pas de quoi s'exploser la rate, mais une lecture ponctuée de petits ricanements qui permettent de garder une certaine bonne humeur - et un peu de crédit envers notre écrivain un tout petit moins en roue libre que ces dernières années. Regain d'amusement vis-à-vis du Philou. (Shang 06/03/23)

Commentaires
I
Histoire d’une grande banalité ,peu de ponctuation ,pas de chapitre .on est soulagé d’avoir fini le livre.
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