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20 mars 2024

LIVRE : Faites vos Jeux de Philippe Djian - 2024

Djian change dorénavant d'éditeur comme moi de chaussettes humides et se contente de livrer des petites historiettes lapidaires et quelque peu convenues : notre homme, spécialisé dorénavant dans les aléas climatiques (son truc, c'est les tempêtes) et le déchainement des éléments (un certain goût pour les incendies aussi), nous trousse une histoire familiale où les relations générationnelles sont forcément à couteaux tirés et où les histoires d'amour parallèles sont éternellement compliquées. Soit donc ici un vieillard sur son île qui, au grand dam de ses deux enfants qui ne le portent pas forcément dans leur cœur et prévoyaient de ranger icelui dans une maison de retraite, s'est mis "a la colle" (sic) avec une sympathique péripatéticienne de petit chemin ; mais le jour même de leur visite qui s'annonçait quelque peu explosive, l'apocalypse s'abat sur cette île - ce qui va, on s'en doute, rebattre quelque peu les cartes : et si on prenait le temps de remettre les choses à plat, non ? Forcément, quelques petites perturbations internes et externes vont se rajouter à cette relation triangulaire conflictuelle : le pater touché par des douleurs terribles, le frangin devant se dépêtrer avec sa future femme de plus en plus caractérielle, la frangine devant gérer deux brothers autochtones et quelque peu violents transis d'amour... Chez Djian, hein, on l'aura compris, les relations humaines sont aussi complexes qu'un ciel envahi par des nuages multicolores : des rancunes familiales tenaces, des anciennes amours collantes, de nouvelles amours guère plus encourageantes ; bref, cette chienne de vie ne cesse d'aboyer et l'on n'a malheureusement chaque jour que Dieu fait que quelques secondes pour respirer l'air pur, regarder le ciel, ou encore boire une bière fraîche - en attendant que de nouvelles emmerdes s'abattent, toujours plus fort, toujours plus imprévisibles, et, au final, forcément tragiques... On lit la chose de façon récréative, le temps d'un dimanche de mars, histoire de constater pour la 112ème fois que Djian ne fait plus trop d'effort pour se renouveler, pour chercher même éventuellement à être drôle, se contentant dorénavant de distiller des petits vaudevilles en restant sûrement persuadé que son écriture "serrée et subtilement rythmée" fera la différence... Sacré Philippe. En roue libre, la faiblesse tranquille.  (Shang - 18/03/24)

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De certains livres, nous pouvons dire encore avec faveur qu'ils sont de forme quadrangulaire parfaite, constitués d'un certain nombre de pages dûment numérotées selon la plus rigoureuse mathématique, après quoi notre enthousiasme retombe.” (Eric Chevillard)

 

Le nouveau Djian est sorti. C'est à peu près tout ce qu'on peut en dire, cet ouvrage se situant exactement à l'endroit de ceux qui l'ont précédé, ni bons ni mauvais, ni faits ni à faire, complètement anodins et sans relief, mais pas non plus consternants. Mon camarade a réussi à écrire plus de deux lignes là-dessus, c'est tout à son honneur. C'est très fort sur un livre aussi paresseux, qui ressort les éternelles querelles familiales, les éternels mêmes personnages (c'est le 504ème roman de Djian qui comporte une Edith), les éternels désastres écologiques, les éternelles péripéties en carton. Alors, c'est vrai, une fois qu'on a dit ça, il faut reconnaitre que, parfois, à de rares endroits, Djian finit par mettre le doigt sur une phrase bien balancée, sur une tournure amusante (j'ai personnellement éclaté de rire en lisant : ”Elle rentrait de superbes affaires, des villas hors de prix qu'elle revendait en un temps record, son patron se frottait les mains, lui passait de l'argent sous la table, glissait ses pouces dans ses bretelles.”), sur l'utilisation pertinente d'un vocabulaire ancien et précieux, sur une notation météo un peu plus sentie. Mais toutes ces minuscules inventions sont perdues au milieu d'un texte qui vous fait bailler, complètement dénué d'intérêt dans sa trame (ça, c'est habituel) et dans son style (c'est plus dommageable). Deux jours plus tard, il ne reste rien de ce bouquin, qu'on confondra dans une semaine avec les 25 autres pondus par le sieur ces dernières années.  (Gols - 20/03/24)

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