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24 mai 2011

LIVRE : Avant le Gel (Innan frosten) d'Henning Mankell - 2002

Avant_le_gelAh gros plantage de la part de Mankell, qui écrit là son bouquin le moins intéressant. En abandonnant quelque peu son personnage éternel, le commissaire Wallander, au profit de la fille de celui-ci, il choisit effectivement le risque : renouveler ses histoires, attaquer un autre caractère. Mais la jeune Linda Wallander est bien fadasse, alors que son père faisait toute la valeur des romans passés. Du coup, on s’ennuie sévère devant ce personnage inintéressant, trop fragile, trop transparent, en regrettant les bonnes vieilles postures réacs du paternel, son sens de la logique, sa looserie amoureuse et ses colères dantesques. Pire : comme il se range du côté de sa fille, et épouse les point de vue qu’elle a sur son père, Mankell piétine le personnage du commissaire, le faisant paraître vaniteux, un peu limité dans ses déductions, en plein déclin… On ne comprend pas trop cette entreprise d’autodestruction, et on se dit qu’à trop vouloir jouer avec le feu, Mankell risque de se brûler les ailes.

 

Comme en plus, cette trame policière est loin d’être passionnante, on s’enfonce progressivement dans le naufrage. On est toujours en avance sur les enquêteurs, à cause de ce choix discutable de nous faire suivre l’évolution du personnage de l’assassin en même temps que celui des flics : il avait déjà tenté ça, avec succès, dans Le Guerrier solitaire ; ici, ça ne marche pas, Mankell échouant à rendre son bad guy intéressant, et dévoilant trop de choses dès le départ. Du coup, on est dans la constante attente que l’enquête avance, et même qu’elle rejoigne un peu le point où nous, lecteurs, on en est. On passe son temps à attendre les héros. Mais comme ils sont bien trop prisonniers de leurs conflits familiaux (la psychologie et Mankell, ça semble clairement faire deux, et on préfèrerait qu’il se contente d’aligner les cadavres et les énigmes policières), de leurs bouderies de gamins et de leurs sorties entre copines, on attend longtemps. On attend même jusqu’aux dernières pages, qui résolvent l’intrigue en deux minutes et en laissant des trous béants dans l’histoire, et on se retrouve bien frustré. J’espère que Mankell se rendra vite compte que sa Linda n’a strictement aucun intérêt, et qu’il l’enterrera définitivement dans un prochain livre. Henning, franchement, arrête de faire de la littérature, et rends-moi mes pantoufles.

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