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7 septembre 2016

LIVRE : Les Bottes suédoises (Svenska gummistövlar) de Henning Mankell - 2016

130389_couverture_Hres_0Dernier ouvrage, sauf erreur, de l'ami Mankell qui a eu la bonne idée de prolonger les aventures de son personnage très attachant des Chaussures italiennes (on reste dans les pompes...). Funèbre, l'ouvrage l'est-il ? Plutôt que de nous précipiter à répondre reprenons simplement les faits : le bouquin s'ouvre sur l'incendie de la baraque de notre vieil homme solidaire et ce champ de ruines ne présage rien de bon pour la suite ; va-t-il s'agir d'évoquer un monde qui s'écroule, à l'image de cette vie qui tire à sa fin, ou plutôt de faire table rase du passé pour recommencer une ultime aventure ? Plusieurs éléments tendraient à faire croire qu'on est à l'heure des bilans et à la fin d'un cycle : d'autres incendies, provoquées par un mystérieux pyromane vont avoir lieu, les connaissances de notre personnage principal tombent comme des mouches (les AVC s'enchaînent), les relations entre notre homme et sa fille se tendent et l'éventuelle histoire d'amour qui pourrait donner un petit coup de pouce à notre héros tourne en rond... Autant dire que ce n'est pas la joie et le narrateur, entre deux balades en bateau dans un froid glacial, ne cesse d'évoquer d'anciennes relations sentimentales comme si ce genre de rencontres appartenait définitivement au passé... Pas vraiment la fête du slip, ambiance dépressionnaire au-dessus des îlots... Malgré ces divers événements funestes, cette inquiétude qui ne cesse de grandir dans l'esprit de notre ermite (il craint d'être inculpé pour avoir mis le feu à sa propre maison, il multiplie les allusions à la mort en ne cessant de répéter qu'il ne pourra jamais se sentir prêt face à ce couperet), le narrateur est loin de rester confiné dans son petit coin à maudire le sort. Il entreprendra ainsi sur un coup de tête un voyage à Paris pour venir en aide à sa fille et retrouvera lors de cet épisode inattendu une nouvelle raison d'y croire, d'espérer... et tout simplement de vivre. Malgré la noirceur du monde qui l'entoure (il est souvent question de communautarisme et de peur de "l'étranger", ce dernier étant forcément responsable de tous les maux), il trouve, par le biais de sa fille, une ouverture sur l'extérieur et sur l'avenir... C'est elle, en quelque sorte, qui, dans cette dernière ligne droite, lui permet de trouver chaussure à son pied, lui donne une impulsion pour continuer d'avancer. L'écriture (et la traduction) est toujours d'une très belle fluidité et l'on prend plaisir à suivre, pour ce dernier voyage dans les îlots nordiques, ce narrateur un peu bourru mais toujours à l'affût d'une étincelle d'optimiste. Bel adieu tout en humilité. So long, Henning.

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