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25 avril 2009

LIVRE : Le Démarcheur d'Eric Chevillard - 1988

ledemarcheurLes débuts de Chevillard, et c'est bien normal, furent assez difficiles, et Le Démarcheur est l'archétype du roman des débuts raté : trop mégalo, trop satisfait, trop premier élève, trop tout. Ne sachant pas encore quoi faire de son immense talent pour le style et de son brio, Chevillard se laisse aller à une longue auto-contemplation, à un laborieux exercice d'auto-portrait en auteur de génie. L'éclat habituel de ses formules devient ici ampoulé, et on est totalement perdu dans les figures de style vertigineuses et clinquantes du bonhomme. Il voudrait dessiner le portrait d'un fossoyeur de génie, il ne fait qu'errer à la recherche de la phrase la plus complexe possible. Reconnaissons-lui une louable intention : celle de miser sur l'intelligence de son lecteur, presque sur son inconscient, pour recoller les morceaux de cette écriture complexe, qui déploie tout un réseau de correspondances des idées en se débarrassant de toute "transition" entre elles. Une phrase commencée sur un acte du personnage principal peut se terminer quelques mots plus loin en réflexion sur les colibris (sic), et on se retrouve tout étonné d'avoir suivi le raisonnement dingue de Chevillard sans s'en rendre compte, comme une évidence. Reconnaissons également, ici et là, des formules vraiment drôles, c'est le moins qu'on puisse attendre de cet auteur. Mais tout ça est noyé dans un verbiage pour le coup vraiment crâneur et vide, et on préférera sans conteste les livres beaucoup plus mesurés (dans la démesure) qui viendront plus tard. C'est beau, le génie ; quand on sait qu'on l'a, c'est plus pénible.

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