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9 mai 2008

LIVRE : L'Amour et rien d'autre (The Kempton-Wace Letters) de Jack London & Anna Strunsky - 1903

Sans_titreComment ? Un London que je n'ai pas lu ? L'excellente maison Phébus a entrepris de publier l'intégrale du génie, et un jour ou l'autre, il fallait bien que je tombe sur un inédit. D'où frottage de mains et babines baveuses. Bon, après lecture, c'est plutôt déception amère et doutes. Non pas que L'Amour et rien d'autre soit mal écrit, non non, pensez bien, mais disons plutôt que c'est assez pesant, et bon épisodiquement. La faute à cette Anna Strunsky, une amie de Jack, qui co-écrit ce livre : partout où London est vif et rythmé, elle arrive avec ses lourds sabots de poétesse académique et balance des enclumes dans le texte.

Le principe du bouquin : une correspondance entre deux hommes, l'un, scientifique, s'apprêtant à épouser une gorette quelconque (c'est la partie London) ; l'autre, vieux poète, prodiguant ses conseils à cette jeunesse folle (c'est la partie Strunsky). C'est le classique combat entre amour et intellect, entre passion et raison. Guère passionnant, à la base, mais en plus déployé ici sous la forme d'un pensum lourdingue, trop écrit, trop littéraire, trop cadré. London parvient à tirer son épingle du jeu par une cruauté sympathique, une façon de traiter l'amour en dandy désabusé (et quand on a lu Martin Eden, on se rend compte du contre-emploi) ; il parle mariage à travers la théorie des amibes, se gausse des élans sentimentaux de son ami, et traverse le livre avec effronterie et humour. Strunsky, quant à elle, endosse le difficile rôle du romantique bienveillant, et se plante gravement avec son écriture ampoulée : ses lettres tombent des yeux, ses citations datent de Mathusalem. Ce combat épistolaire se résume bien vite à une lutte entre la modernité de London, déjà ancré dans le XXème siècle, et la poussière de sa comparse, bloquée dans les ors du XIXème. On s'ennuie ferme. Mieux vaut relire les 50 chefs-d'oeuvre du bon Jack.

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