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12 novembre 2015

LIVRE : Karnak Café (Al-Karnak) de Naguib Mahfouz - 1974 (2010 pour la traduction)

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Petit roman de Mahfouz qui revient sur les dérives du gouvernement de Nasser après la révolution socialiste et sur le choc de la guerre perdue en 1967. On suit plus particulièrement trois étudiants qui pour des raisons aussi absurdes que terribles vont se retrouver par trois fois dans les geôles nassériennes. Après avoir croupi des semaines et des semaines dans des conditions infectes, ils se retrouvent interrogés par un certain Khalid Safwan : accusés d'adhérer aux tendances islamistes puis communistes, ils sont à chaque fois relâchés avec un petit mot d'excuse condescendant... Ils en ressortent les reins cassés, l'un d'eux y laissant même la vie... Après la défaite de 67 (qui a fait perdre sa place à Safwan et lui a fait également connaître le cachot), ce dernier revient dans le fameux café Karnak (lieu de rendez-vous habituel des étudiants) pour faire face à ceux qu'il a torturés. Atteint soudainement de sagesse, ce dernier prône dorénavant des idéaux faisant la part belle à la non-violence... Karnak Café, derrière ce contexte politique lourd, fait, heureusement, également la place à des histoires d'amour douces-amères : Mahfouz dresse en particulier le portrait de deux femmes (une ancienne danseuse aux allures de cougar ainsi qu’une jeune étudiante durement touchée après le déshonneur subi en prison) qui, malgré les désillusions, les drames, les tragédies, tentent malgré tout de ne pas désespérer en l’avenir. Ce sont elles qui, par leur franchise, leur caractère bien trempé, donne une petite lumière d'espoir dans cette période troublée. On se régale également, encore et toujours, des scènes dialoguées du gars Naguib : on lit quasiment d'une traite ce roman-apéritif lourd de sens dans le fond mais relativement léger et fluide dans sa forme.  Une olive au piment rouge.

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