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30 août 2014

LIVRE : Mécanismes de Survie en milieu hostile d'Olivia Rosenthal - 2014

9782070146345,0-2267479Depuis Que font les rennes après Noël, qui lui avait valu le succès, Rosenthal semble dépositaire d'une marque de fabrique : mélanger les données scientifiques les plus sèches avec la fiction, une sorte de grande sentimentalité avec les faits bruts. Ca donnait un excellent résultat précédemment, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Mécanismes de Survie en milieu hostile adopte donc la même posture, avec toujours autant d'intransigence. Le roman alterne entre deux tendances : d'un côté le récit pour une grande part énigmatique d'une fuite, d'une chasse à l'homme qu'on imagine post-apocalyptique ; à moins qu'il ne s'agisse bêtement d'une simple partie de cache-cache enfantine ; ou bien est-ce le délire d'une folle ? De l'autre côté, une suite de témoignages relatant des expériences de rencontres avec la mort, vus par des personnes dans le coma ou par des inspecteurs de police légiste, etc. Peu à peu, une atmsophère très trouble se dégage de tout ça, d'autant qu'on comprend par étapes qu'il s'agit d'effacer la mémoire d'une mort (celle d'une soeur suicidée) sous un magma de données objectives. Certainement autobiographique, le roman se fait très introspectif, douloureux, hanté par le spectre de cet être qui manque à l'harmonie familiale, et les jeux de poursuite, de traque et de cache-cache prennent alors des aspects morbides, fantastiques : l'héroïne est traquée par une présence mystérieuse, effrayante, qui pourrait bien ressembler au fantôme de la soeur. On connaît le goût de la dame pour le cinéma fantastique (ce que vient rappeler la couverture du livre), et elle l'exprime ici subtilement, dans une trame à la fois onirique et inquiétante du meilleur effet.

Finalement, le roman est pas mal du tout, et n'a pour seul défaut que de laisser voir avec un peu trop de maladresse ses ficelles. On était bluffé par le style à l'époque des "Rennes", on l'est moins ici, tant le dispositif semble n'être là que pour nous troubler, et non pas par une nécessité primordiale. Un peu crâneur, quoi, ce texte met son point d'honneur à "faire" mystérieux, à ne pas lâcher ses informations. Rosenthal veut avec application être moderne, et sait comment faire pour l'être : ce mélange entre froideur objective et intimité la plus profonde marche chez beaucoup de ses confrères, et a déjà marché pour elle. Elle en reproduit donc les effets, mais peine à se renouveler. Si le projet est assez génial, le résultat est souvent même un peu chiant. On salue donc l'intention, moins le résultat.

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