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25 mars 2014

LIVRE : Le Voleur de Regards (Der Augensammler) de Sebastian Fitzek - 2010

9782253177845-THop, un petit thriller dont je ne sais rien attrapé dans la pile, et me voilà vraiment cueilli par Le Voleur de Regards. Il y a tout ce que j'aime dans un polar quand je n'ai envie que de me laisser aller à une trame : personnages solides, scénario retors, coups de théâtre récurrents, un peu de glauque pour pimenter le tout, et une façon imparable d'enlever tout le gras, de ne se concentrer que sur une chose : le plaisir du suspense. Bien sûr, si on prend un peu de distance, on se rend bien compte des invraisemblances, et on voit aussi sans problèmes les ficelles utilisées. Mais la difficulté est de prendre de la distance : Fitzek ne le permet jamais, talentueux à mort pour vous attraper façon pittbull et ne pas vous lâcher une seconde, vous empêchant strictement de penser pour mieux vous emmener exactement où il veut, à la vitesse qu'il a choisie. Son histoire d'enlèvement prend la forme d'un classique compte-à-rebours : au bout de 45 heures et 7 minutes, un môme va mourir noyé. Dans ce laps de temps, il faudra au héros découvrir où est le môme, pourquoi on veut le tuer, qui est le ravisseur, et surtout quels sont ses rapports avec lui, pour être ainsi désigné comme le "chasseur" par l'assassin lui-même. Il est aidé par une aveugle sexy légèrement medium, l'occasion d'ailleurs d'une intéressante plongée dans ce monde (avez-vous déjà réfléchi à la teneur des rêves d'un aveugle ?). C'est de l'académisme dans la trame, on est d'accord. Mais Fitzek est génial pour ménager, toutes les deux pages environ, un retournement de situation qui vous fait repousser chaque fois l'heure d'éteindre la lampe pour dormir. Chacun de ses coups de théâtre vous flanque un frisson dans le dos, d'autant que le gars sait aussi manier une violence brutale, une absence de concession dans les évènements, qui vous happe tout autant. Jusqu'à un dénouement absolument renversant façon Seven, que franchement on aurait du mal à voir venir. C'est écrit au minimum de ce qu'on attend de ce genre de bouquins, à savoir sans fautes d'orthographe, mais on s'en cogne : on ne vient pas chercher là de l'écriture, on vient chercher du black et de la bouche bée, et on en a. Satisfaction et rassasiement totaux.

Commentaires
R
yes, qu'y a-t-il dans les rêves des aveugles nés aveugles ? M'interroge depuis belle lurette sur ça. <br /> <br /> J'ai un chat né aveugle et qui, pourtant, rêve, visiblement. Et qui, dès qu'elle entend un pigeon roucouler sur le balcon se met en position de guet, façon chasseur, alors qu'elle n'a évidemment jamais vu à quoi ressemble un pigeon, ni n'en a même effleuré le moindre.
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