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1 juin 2008

LIVRE : Lui de Philippe Djian - 2006

Sans_titreDans la production djiannesque de ces dix dernières années, il y a trois catégories : du pas terrible, du mauvais, ou du carrément merdique. Lui ouvre une nouvelle option : la sous-merde. Djian s'essaye au théâtre, et vous pouvez considérer ça comme une menace. On dirait qu'il n'a pas mis les pieds dans une salle depuis les années 50, depuis Pinter au mieux, depuis Billetdoux au pire (alors même qu'il me semble qu'il a traduit Martin Crimp). Sa pièce est d'une ringardise qui fait frémir, une sorte de théâtre psychologique à 3 roupies, bavard, totalement idiot dans la construction des personnages, et rempli d'effets ridicules qui feraient passer Eric-Emmanuel Schmidt pour un novateur proto-punk.

La description des rapports entre hommes et femmes fait hurler : il n'avait pas atteint une telle mysoginie, une telle ignorance, un tel schématisme quand il s'agit de comprendre les femmes, depuis le nauséabond Ca c'est un baiser. Femmes violées dont on nous fait comprendre qu'elles l'ont bien cherché, furies qui polluent la tranquillité sereine des hommes, personnages réduits à une paire de jambes, situations de films porno (la voisine sexy qui propose de changer une ampoule...). Feydeau aurait refusé d'en faire autant. Le pire théâtre de boulevard semble d'ailleurs bien être la référence de Djian, puisque visiblement, ce schématisme vise à l'humour phallocrate (ou bien c'est à prendre au premier degré ? quand même pas, si ?), avec portes qui claquent et maîtresses dans le placard ; c'est juste d'une tristesse infinie, du théâtre de petit vieux confit dans sa bêtise et sa célébrité. A part le scénario, aucun enjeu d'écriture, aucune réfléxion sur le genre théâtral, une paresse gavante, de la littérature Mac-do mais sans la sauce au poivre. Et dire que c'est publié par L'Arche !!! (qui d'ailleurs bâcle complètement son édition : ponctuation floue, fautes de frappe, erreur dans le script). On prie le Seigneur pour que cette pièce ne soit jamais montée, elle aurait du succès. Mais on doute quand même que quelque acteur que ce soit puisse prononcer des répliques comme : "Tu ne contrôlais rien du tout. Crois-moi. Cette nuit, j'ai eu la vision de l'abîme vers lequel tu nous précipitais. J'en tremble encore." Pas mieux.

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