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26 novembre 2007

LIVRE : Doggy Bag saison 5 de Philippe Djian - 2007

Sans_titreIl est prévu 6 tomes à cette série contournable. On en voit donc le bout, et c'est tant mieux, tant Djian s'enfonce toujours plus d'opus en opus. Je notais dans le précédent volume une agréable tendance à délaisser un peu les rebondissements à outrance pour se concentrer sur les personnages ; mal m'en a pris : cette cinquième "saison" se veut beaucoup plus psychologique, beaucoup plus intéressée par les méandres sentimentaux de ses protagonistes... et c'est une horreur. Que Djian revienne à sa rocambolesque imagination, je l'en prie avec véhémence, plutôt que de nous servir cette psychologie au rabais qu'on croirait arrachée aux pages de "Routiers magazine" pour ce qui est des portraits de femmes, et à "Marie-Claire" pour ses portraits d'homme. En gros : la gente féminince est insupportable, volage, capricieuse, têtue et adore la fellation ; la gente masculine est obsédée sexuelle, violente, mais bien sûr concernée et fan de bagnoles. Quand Djian a parlé de tailles de zizis et de "ahanements" lors de coïts forcément brutaux, il lui semble avoir fait le tour de la question en matière de rapports entre les sexes. Les personnages de Doggy Bag 5 ne sont strictement jamais crédibles, et ont même une sacrée tendance à devenir de simples têtes à claques antipathiques et puériles. Du coup, on se désintéresse totalement d'eux, et le livre vous tombe des mains. Devant ces longues sorties sur le discours intérieur de chacun, on se dit qu'au moins les chansons d'Eicher ne durent que 4 minutes, et on en déduit qu'elles sont peut-être, de ce fait, ce que le gars a pondu de mieux récemment.

Au niveau du style, c'est devenu habituel. Toutes les phrases sont dites 2 ou 3 fois, agrémentées pour la dernière répétition d'un point d'interrogation censées ajouter de la profondeur à ces réflexions à deux balles (j'ai déjà écrit du Djian dans mes critiques précédentes, je recommencerai pas). Ca finit par se voir : la fameuse recherche de la phrase en or si chère à Djian ne résultera certainement pas de cette écriture en roue libre, qui prend l' "auto-sample" pour du rythme, et qui se moque du fond du moment que la forme épate le bourgeois. "Le seul devoir de l'écrivain est de travailler son style", nous prévient-il en introduction. Peut-être (encore que...), mais il faudrait pas non plus en oublier de pondre des bouquins lisibles. Mis à part deux épisodes assez poilants (l'attaque d'un ours bien amenée, et une scène de lévitation venue d'on ne sait où), celui-là mérite la note et le sort canin de son titre.

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