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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
12 décembre 2006

Complot de Famille (Family Plot) d'Alfred Hitchcock - 1976

b000055y15.01.lzzzzzzz_1_C'est une gageure pour moi de parler d'Alfredo mais vous avez vu, pour feinter, je commence par le dernier.

Alors que dire pour ne pas recevoir de lettres d'injures de mon compère lozérien bouddhiste.

Dans Complot de Famille, il y a des choses bien: j'en veux pour preuve cette magnifique scène en contre-plongée sur le cimetière et ses petits chemins labyrintiques, la façon dont au départ la première intrigue rencontre la deuxième avec cette voiture conduit par les premièrs intiguants qui pile devant le passage clouté, la caméra suivant alors la piétonne, nouveau personnage principal - on dirait du Welles dans La Soif du Mal si c'était sans coupes (...), et ce clin d'oeil de quelques secondes à La Mort aux trousses lors de la poursuite de la voiture pour écraser les gentils; il y a aussi un lustre et ça je sais qu'Alfredo les aime bien.

Film qu'on dirait réalisé dans l'ombre d'Hitchcock, c'est en tout cas ce que pourrait laisser penser son apparition en ombre chinoise - mais ça c'est pour te mettre en rogne, camarade...

Sinon il faut dire que la comédie pure, hein, (pas l'ironie, 22_1_attention),  c'est pas trop son truc (la photo ci-contre est bien tiré d'un Hitchcock et pas d'un Max Pecas). Quant aux acteurs, il est quand même pas aidé car à la place du chauffeur -le héros gentil et con-con- j'aurais autant préféré Ben Stiller ou Pierre Richard, quant au méchant son imitation de Burt Reynolds est vraiment limite.

Mais je l'ai dit - ah si je l'ai dit - c'est bien, et d'ailleurs si j'avais plus de temps je parlerais de la profondeur de champ mais là il est tard.   (Shang - 05/03/06)


Bien, j'arrive au bout de mon odyssée hitchcockienne (à savoir mater tout Bouddha dans l'ordre05 chronologique), et je relis ce que mon éminent mais non hitchcockien collègue écrivit sur cet ultime opus en mars dernier. J'avais répondu en commentaire que Family Plot était effectivement un film de vieillesse. Eh bien, je démens mon opinion d'alors, et envoie du même coup paître le gars Shang : à la revoyure, ce film est magnifique, je le dis bien fort.

Déjà, je hurle mon désaccord avec Shang concernant les acteurs du film : je les trouve absolument parfaits. Bruce Dern a compris que le pari n'était pas de lutter contre les grands interprètes bouddhistes, qu'il lui fallait trouver un autre biais. Et il le trouve : son détective amateur, looser, beaufichon et machiste est un très beau personnage, que Dern épaissit par un subtil second degré et une family_plot04ironie parfaite. Dans les moments les plus inattendus, il décoche des sourires de gentil qui donne une épaisseur émouvante à son caractère. De plus, le couple qu'il forme avec Barbara Harris est totalement crédible, et étonnant chez Hitch : deux êtres qui commencent à ne plus s'aimer par manque d'aventures, de risques dans leur vie, deux êtres qui ne croient plus l'un en l'autre (lui doute des dons de voyante de la donzelle, elle se rend compte qu'elle aime un looser sans ambition). On est loin du romantisme des grands couples d'aventuriers de Bouddha (le modèle direct est le couple de The Man who knew too much). Hitch parle même relativement subtilement de l'impuissance du gars, ou du moins de la frigidité de la nana. Cette attention pudique est à l'opposé de la vulgarité gavante de Frenzy, par exemple. La grande beauté du scénario, outre son déroulement plein de suspense, c'est d'opposer ces deux amoureux qui ne s'aiment plus à un autre couple, très class celui-là. Les deux "méchants" du film forment un duo raffiné et amoureux (même si leur amour repose sur la crainte et la27 domination). Eux ont le danger, l'aventure, et prennent leur pied dans ce danger-là. Très belle idée que celle-là : le but du couple Dern/Harris va être de croiser la route du couple Devane/Black. D'où ce plan effectivement génial, où la trajectoire de l'un croise brusquement la trajectoire de l'autre, entraînant le spectateur sur un chemin parallèle en un seul plan (ça rappelle le second scénario qui arrive subitement après la scène de la douche de Psycho).

Et puis il faut bien rappeler que Hitch, au crépuscule de sa brillante carrière, retrouve pas mal d'inspiration de mise en scène : je ne reviens pas sur les scènes déjà évoquées par mon comparse, mais il n'y a pas que celle-là. Le montage, entre autres, est absolument maîtrisé tout au long du film : il y a une scène d'enlèvement 32d'évêque, par exemple, montée au taquet, qui rappelle les grandes oeuvres "abstraites" du maître (North by Northwest ou The Wrong Man), avec ces plans serrés alternant des images fixes très rapidement pour augmenter le rythme de la scène. Il y a aussi ces nombreuses occurences de gros plans sur des objets (grande spécialité du gars depuis la clé de Notorious) a priori anodins mais sur lesquels il fait reposer son suspense : une porte de bistrot (qui va entrer ?), une voiture lointaine (c'est le méchant qui la conduit ?), une seringue (pleine de poison mortel ?) ou l'habit d'un prêtre (va-t-il trahir le méchant ?)... Quoiqu'en dise Shang, le film est très drôle, taquin dirais-je, dans tous les petits détails (le curé qui donne des rencards dans les auberges, le patron kidnappé qui se persuade que c'est une femme de 25 ans qui l'a enlevé) et dans le jeu en finesse des comédiens. Les rebondissements tendus comme des slips sont06 légion ; le petit thème musical de John Williams, décliné en multiples genres (jazzy, baroque, gothique, burlesque...) fait merveille ; la photo du film est superbe, après la médiocrité de Frenzy de ce point de vue-là. Non, vraiment, rendons justice à ce (certes mineur) film charmant.

Voilà, Hitch est mort, j'ai terminé mon taff. Ah ben non, ce blog a été créé au milieu de mon odyssée, et je sens bien qu'il faut que je recommence à zéro. OK, j'accepte, vous connaissez pas votre chance. Je vais revoir TOUT Hitchcock (mais dans un ordre alléatoire, si vous permettez). C'est parti.   (Gols - 12/12/06)

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Commentaires
G
Ah je ne me souviens plus de ça...<br /> Pour ma part, je suis moi aussi plus Gols que Gols, et j'encourage tout le monde à voir ce Hitch mésestimé.
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B
Cette fois-ci je suis plus Gols que Shang. <br /> <br /> et pourquoi la perruque dans le réfrigérateur ?
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