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4 avril 2006

LIVRE : Doggy Bag saison 2 de Philippe Djian - 2006

get_img1.phpOui, je sais ce que vous allez dire : Djian est un mauvais écrivain. Alors je vous ferai remarquer : 1) que oui, et non, faut tempérer; et que 2) je suis assez d'accord, mais que ce type a bouleversé ma vie voilà une vingtaine d'années avec des skuds comme Maudit Manège, Echine, Zone érogène et qu'il lui arrive de m'emballer encore de temps en temps (notamment avec le bouleversant Ardoise ou le joliment sincère Impuretés). Je lis Djian. Plus par fidélité avec mon adolescence que par goût réel, mais je lis Djian.

Cela étant, Doggy Bag. J'avais été très moyennement intéressé par la "saison 1", trop rocambolesque, bâclée dans les personnages, invraisemblable de bout en bout, et assez mystérieuse dans son projet (faire une série télévisée américaine en bouquin ?... mouaif... pas le truc qui fait rêver). La saison 2 est un poil au-dessus, mais juste un poil. Il faut bien dire ce qui est : c'est TRES mal écrit, affreux, avec des tournures de phrases, et même des mots qui frisent souvent le ridicule (peut-on croire en un personnage qui dit toujours "Sapristi"?). On sait que Djian est désespérément à la recherche de la phrase parfaite (au niveau du son), et que parfois il touche au but. Mais pour une phrase bien torchée, il faut se fader cette infâme crânerie pendant 300 pages. D'un autre côté, il est un peu inattaquable : d'une part, il t'emmerde avec la grammaire, c'est ce qu'il a toujours dit ; d'autre part, Doggy Bag est conçu pour être de la littérature jetable, populaire, feuilletonesque. Un peu court comme défense, pépère. C'est oublier un peu facilement que Sue, Balzac ou Dumas sont aussi de grands écrivains, qui ont su mettre du style dans les choses les plus populaires. C'est oublier aussi que même chez ses modèles télévisuels (Six Feet under notamment), il y a une vraie écriture. A croire que chez Julliard, personne n'a pris la peine de lire le manuscrit avant de l'éditer ("Au temps pour moi", quand même, je veux bien être sympa, mais c'est juste une faute d'orthographe, ou alors je me trompe ?). L'avantage d'être connu.

A part l'écriture (mais enfin, c'est le plus important, non?), les personnages gagnent en épaisseur par rapport au premier tome, le scénar est un tout petit peu plus crédible (malgré des trucs, quand même... faut pas non plus nous prendre pour des cons), les ambiances sont pas mal rendues (il nous refait le coup du déluge d'Assassins, mais c'est assez bien fait), et on est un peu plus tenus par l'ensemble. Mais bon, on aimerait bien de temps en temps que Djian se souvienne qu'il est un écrivain (et qui a été très bon, je le répète), et qu'en tant que tel, il nous doit des comptes. On verra la saison 3...

Commentaires
L
oui, la vie comme ça ;)
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G
Alors autan pour moi...
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D
C'est d'un manque d'élégance extrême, que de s'auto-citer, mais c'est trop beau pour ne pas le faire.<br /> http://chezdood.canalblog.com/archives/2006/06/09/2053130.html#comments<br /> Et puis une recherche complète sur le sujet, sur le blog de celle qui a laissé le deuxième commentaire, dans la même semaine.
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