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24 octobre 2021

LIVRE : Chevreuse de Patrick Modiano - 2021

"Il n'y aurait jamais rien de nouveau dans sa vie."

"Le meilleur moyen de les rendre définitivement inoffensifs et de les tenir à distance, ce serait de les métamorphoser en personnages de roman."

0088736fAutant l'apparition chaque année d'un nouveau Djian nous plonge de plus en plus dans la consternation, autant la découverte d'un nouveau Modiano nous apporte à chaque fois joie et sérénité. Oui Modiano fait depuis des années les mêmes livres (des personnages flous, des histoires troubles, un secret, des ennuis, une escapade, une résolution - ou pas) mais on goûte à chaque fois les subtiles variations, les fines nuances et l'on se régale de ses phrases qui semblent à chaque fois contenir toute son oeuvre, toute sa philosophie. Ses histoires sont des contes dont on avait oublié qu'ils pouvaient hanter nos nuits : Modiano, lui, est capable de s'en rappeler pour nous et de nous faire revivre à petits pas les êtres étranges qui ont marqué son/nos adolescence(s) puis ses/nos débuts de vie d'adulte... Rien, depuis ces historiettes perdues, ne semble s'être passé, autant donc tenter de se replonger dans ce passé pour tenter de discerner aujourd'hui, derrière les brumes de l'époque, les semblants de vérité. Des jeunes femmes gaies, une maison "hantée", des hommes louches, en quelques paragraphes et quelques espaces vides, Modiano nous rend désireux de savoir la suite ; ce n'est pas tant un page-turner qu'un page-dreamer puisque l'on s'enfonce de plus en plus profondément dans ce récit qui nous a hypnotisé en quelques lignes à peine ; c'est la magie modianesque qui à nouveau agit. Des noms (de lieu, Chevreuse, ou de personnages...) qui sont comme des grains de madeleine laissés sur le bord de la coupelle et dont on va lécher chaque miette pour s'approcher au plus près des souvenirs qu'elles recèlent : des menaces qui planent sur notre héros sans qu'il sache vraiment ce qu'il doit craindre, sans qu'il comprenne même ce qu'on lui veut, et puis à mesure que le brouillard s'estompe, un secret enfoui sous la chaux semble progressivement se dessiner dans le cerveau du narrateur... On se souvient rarement de la fin des livres de Modiano mais on se souvient souvent de ce sentiment de doute, de peur, de soulagement, d'hésitation qui n'a pas cessé de nous quitter à la lecture de ses ouvrages. La parfaite oeuvre de voyage, de transit, à lire entre ciel et mer, entre les limbes du rêve et la certitude que le meilleur est à (re)vivre en exhumant des réminiscences... Délicieusement vaporeux.

Commentaires
F
Le petit dernier ressemble à beaucoup de précédents. J'ai eu du mal à me concentrer. Il radote un peu, l'homme à la mémoire qui flanche...
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