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25 juin 2020

LIVRE : Au Cœur d'un été tout en or d'Anne Serre - 2020

9782715254442,0-6485969Une fois n'est pas coutume, tant mon intelligence légendaire me pousse toujours à ramener ma fraise sur n'importe quel sujet : je n'ai rien compris à Au Cœur d'un été tout en or. Vous me trouvez donc bien en peine d'avoir la moindre piste pour vous inciter (ou pas) à lire ce recueil de nouvelles, qui a toutefois obtenu le prix Goncourt, ce qui prouve que certains, eux, l'ont compris. Mais ceci dit, je vous déconseillerai plutôt sa lecture, tant Anne Serre, pourtant auteur du formidable Petite Table sois mise, joue ici les formalistes un peu vaines, s'amuse avec l'intellectualité de ses non-histoires et semble mettre son point d'honneur à perdre son lecteur. Tentons quand même de défricher la chose : Serre aime Lewis Carroll, est intéressée par les jeux de reflets entre rêve et réalité, pratique un troublant travail de pertes de repères. Elle nous sort donc une série de textes très courts sur le trouble ressenti parfois devant des micro-détails de l'existence, qui sont pour la plupart "magiques", ou en tout cas qui échappent à l'entendement : je n'ai strictement aucun souvenir précis de ces histoires que j'ai lues pourtant avant-hier, mais s'il faut en sauver une pour expliquer le concept : une ombre qui fait tomber un cycliste, par exemple. C'est presque rien, souvent même c'est rien du tout, mais c'est censé travailler sur un mystère, un trouble identitaire, un tout petit élément qui vrille sans bruit et transforme la réalité brute en quelque chose d'onirique, de surréaliste, d'étrange. Bon. Mais à vouloir travailler par des sortes de micro-fulgurances, à force de vouloir faire entrer 33 nouvelles en 130 pages, elle prenait le risque de ne faire qu'esquisser ses trames, de ne donner que des impressions ; c'est le cas. Rien ne reste réellement de la lecture, dès qu'on commence à s'intéresser à cet univers étrange, le texte arrive déjà à sa fin. Du coup, oui, comme dans un rêve, on n'a bien souvent que des sensations très vaporeuses à se mettre sous la dent. Dommage parce que la dame a indéniablement un univers, sait parfaitement instiller une touche de conte de fées dans le quotidien. Mais il ne reste rien de ces textes, mis à part l'exercice de style pas toujours réussi de prendre comme premières phrases de chacune de ces nouvelles la première phrase d'un roman célèbre. Un livre pour rien, qui me reste complètement étranger...

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