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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
30 juillet 2018

SERIE : Squadra criminale (Non uccidere) saison 1 de Claudio Corbucci - 2015

Non-uccidere

Tout est moyen dans Squadra Criminale : les acteurs, la réalisation, les intrigues, l'attention du spectateur. On sent bien que ses créateurs ont vu ce qui faisait le charme des séries européennes, anglaises et suédoises par exemple, et ont tâché de ramener le polar sobre et les personnages forts qui les peuplent sur les terres italiennes. Mais l'échec est assez flagrant : par manque d'imagination, ou par manque d'originalité, ils ne parviennent qu'à nous servir une série guère plus passionnante que nos vieux téléfilms français, sagement faite et bien dans les cadres. Le "truc" cette fois-ci, c'est de nous faire suivre le quotidien d'une flic dans l'Italie moderne, corrompue jusqu'à l'os par le Mal, et de nous proposer des petites intrigues de deux épisodes, avec une trame plus large qui relie les épisodes entre eux : Valeria Ferro est en effet une policière hyper-intutive et sans pitié, qui ne lâche rien tant que le coupable, puissant ou non, n'est pas trouvé, mais qui souffre en secret d'un malheur personnel : sa mère a jadis occis son père (dans des conditions qu'on nous dévoilera, j'imagine, dans les saisons suivantes), et voilà qu'elle est libérée. Elle traîne sa rancune et sa mine de dix-huit mètres de long face à ses collègues beaucoup plus dans les clous qu'elle, réussissant pourtant au bout des 100 minutes réglementaires à résoudre, là une affaire de championne de plongeon assassinée, ici une disparition douteuse, là encore le meurtre d'une nonne. Miriam Leone dans le rôle fait donc le lien entre ces affaires, et elle joue vraiment moyennement : elle a dû se taper l'intégrale de Bron/Broen, mais n'a retenu du personnage que ses faisages de gueule. Elle n'a jamais l'épaisseur qu'il faudrait pour nous faire adhérer à son personnage, ni le talent pour endosser de manière originale sa flic torturée. Au bout d'un épisode, on est déjà lassé de son histoire avec sa mère (cousue de fil blanc), et de son talent qui semble tomber du ciel : il suffit que la bougresse s'installe dans une voiture suspecte pour deviner qu'un témoin-voyeur a assisté à une scène de meurtre, où il était placé et ce qu'il portait comme caleçon. Columbo peut aller se rhabiller ; et nous, accepter d'être pris pour des jambonneaux.

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La production est soignée, oui tout est élégant et fait avec goût, de la musique à la lumière, de l'arrière-plan aux personnages secondaires. Mais tout ça manque cruellement de passion, de force, et déploie sa petite musique gentillette sans idée. On voit bien qu'il est question de nous présenter une Italie contemporaine bouffée de l'intérieur par la cupidité, l'envie, les jeux de pouvoir, les histoires de famille mal digérées, loin des clichés véhiculés par le pays. On est à 10000 lieux, par exemple de Gomorra ou des jolies comédies ensoleillées dont on a l'habitude. Mais cette tentative de sortir des images toutes faites ne suffit pas à rendre cette série attachante : un personnage principal faible, des intrigues pépères, une réalisation qui ne déborde jamais, on est plutôt dans la morne plaine.

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