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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
24 décembre 2017

SERIE : Stranger Things - Saison 2 - 2017

C'est avec un plaisir non encore émoussé que l'on retrouve notre petite série favorite ultra eighties sur laquelle plane l'ombre d'un Spielberg ou d'un Dante. Il est donc toujours question d'un monde parallèle ultra dangereux que des cons de scientifiques ne parviennent absolument pas à gérer : heureusement que notre petit club des cinq (un brin amputé par l'absence de la chtite El qui se fait malheureusement sentir) reste au taquet pour veiller au grain. Astuce, courage, et perspicacité demeurent leur crédo et comme l'un d'eux est encore une fois particulièrement en danger (la Bêêêêtttttte a infesté ce pauvre gars Will dont la coupe Playmobil-Mireille Mathieu représentait déjà un sérieux handicap : il ressent ce que ressent la Bête, et l'on ne sait trop si cela peut constituer un avantage (il peut connaître sa pensée) ou une putain de faiblesse (il éprouve les mêmes douleurs que la Bête quand celle-ci est attaquée et peut surtout se retrouver comme « espion malgré lui » pour le compte de l'immonde créature tentaculaire). Pas simple.

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Reconnaissons que ce scénario de base (des êtres supérieurs veulent prendre le pouvoir (Ah comme les Allemands ? Mouais, enfin les Nazis, hein)) n'est pas vraiment d'une originalité folle, donnant simplement lieu à des scènes bourrines qui permettent de donner relativement de rythme à la saison (oui, on n'est pas vraiment dans un monde parallèle à la Lynch, voyez... Du Spielberg, quoi, du truc simpliste). Heureusement, restent nos petits héros qui, au-delà de leurs sacrés actes de bravoure avec leur bécane, leur lampe de poche et leur talkie (merci, once again, Steven), vont avoir le droit à une petite éducation sentimentale individuelle. Eh oui, parce qu'ils ont grandi, nos bambins, et la sève commence à monter (je préviens les adultes : on a droit à des scènes ultra torrides, enfin moins que dans La Boum, quand même). Une petite rousse vient faire irruption au sein du clan et va forcément mettre un tout ptit peu la pagaille (gentiment, gentiment) ; les plus vieux (la chtite Nancy en particulier) expérimentent quant à eux les premières cassures et les premiers vrais coups de coeur perso - bref, du Flaubert en quelque sorte, juste avant l’arrivée d’internet.

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Même si on reste adepte des diverses allusions ultra eighties (musicales, surtout, mais également cinématographiques (Les Dents de la Mer et Terminator étant directement cités) ou costumières (jeans, jeans, jeans)), il nous faut bien admettre que cette saison qui multiplie les effets spéciaux et les scènes d'action (à partir de l'épisode 6, ça chuinte) reste un chtit peu moins attachante que la précédente (sans El, tout s'effondre, putain). Ce d'autant que les divers scénaristes, parfois un peu en manque d'inspiration, partent dans des chemins de traverse un brin tordus (l'épisode 7, mâtinée de Dexterisme, part notamment totalement en vrille - et je ne parle pas que du casting affreux). On aurait sûrement apprécié un peu plus de consistance (dans l'esprit du premier) dans les rapports amicaux "in progress" de notre petite bande (les gamins se retrouvent réunis surtout dans l'action et ont finalement très peu d'occasions pour faire montre de leur complicité hors situation extrême). Au niveau du fond et de la forme, on pourrait encore, sans aucun doute, développer cette fameuse ombre spielbergienne (dans l'esthétisme, les thématiques (médecins nullards et manipulateurs, disais-je ; adultes guère présents et rarement héroïques), les rapports "privilégiés" entre le monstre et l'ado (E.T. is back et il est pas content cette fois-ci) et j’en passe comme si le gars finalement était responsable de tous les films marquants des années 80 (hum... oui, une indiscutable influence, qu'on le veuille ou non)) et sporadiquement Stephenkingienne (les ados et leurs pouvoirs paranormaux : ça crée forcément des liens entre eux). Il y a en effet de quoi faire par rapport à ces deux incontournables clients... On retiendra finalement surtout que cette seconde saison surfe sur la vague tsunamiesque de la première (peu de réelle nouveauté) et prend des airs de gentille transition en récupérant grosso modo les mêmes recettes ; on espère tout de même que la troisième fera preuve d'un peu plus d’originalité et de prise de risque pour ne pas donner l'impression de tourner éternellement en boucle dans les eighties comme une pauvre chanson de Cindy Lauper.   (Shang - 05/11/17)

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J'en rajouterais une petite louche dans la déception pour ma part. On sent bien le Shang empli d'une envie d'aimer ça plus que d'un réel enthousiasme, je clamerai donc haut et fort ce qu'il pense tout bas (si si) : c'est carrément en-dessous de la première saison. Non pas que la série ne ménage point encore, ici et là, quelques détails attachants, venant plus, cette fois, de la partie adulte du casting : joli personnage par exemple que ce geek encore les deux pieds dans l'adolescence (un acteur qui a fait ses débuts dans Les Goonies, clin d'oeil), beau-père de Mike, qui semble prendre tout ça comme un formidable film d'aventures et qui plonge peu à peu dans le drame horrifique : ou celui de Jim Hopper, dont le rôle a été étoffé depuis la première saison, en charge de la partie violente et déprimée du film. Ils apportent la vraie noirceur qu'il fallait à la série, celle qu'apportait Modine jadis, et font sortir le truc du simple divertissement jeune public. Quelques épisodes sont très réussis, le début notamment, ou le mélodrame du dernier épisode. Toujours autant de soin apporté à la photo, du fric mis dans les effets spéciaux, un scénario qui sait ménager les cliffhangers sans en faire trop, tout ça est bel et bon.

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Seulement, voilà, c'était le piège : à force de vouloir dresser le portraits d'adolescents en goguette, Stranger Things se transforme en série POUR ados. Difficile, passé 12 ans et demi, de s'intéresser à cette histoire post-Gremlins de gamin qui élève un monstre dans sa maison, de vibrer pour ces historiettes cromignonnes d'amours pré-pubères entre les héros, d'apprécier le jeu de cette bande de collégiens qui ont appris vu le succès de la première saison qu'ils étaient bons, et qui du coup en font des tonnes : le bonnet d'âne à ce gamin tellement attachant jadis, Dustin, qui cabotine maintenant à qui mieux mieux et se prend pour Jim Carrey ; et à la nouvelle recrue, Sadie Sink, 14 ans et déjà tous les tics du jeu américain à la con. Les créateurs de la série ont senti que ce qui plaisait aux fans était les clins d'oeil aux films des années 80 ; ils saturent donc leur deuxième saison de motifs générationnels, sans sens, sans but, sans motivation, et ne font que plaquer des détails vintage sur une trame qui n'en a plus besoin. La première saison jonglait presque sans le vouloir avec les thématiques spielbergiennes, sur la perte des repères adultes, le passage à l'âge adulte, la nécessité d'affronter ses propres monstres avant de grandir ; la suite joue roublardement et bêtement sur le même registre, et brandit une esthétique hype peu sincère. Oublions les épisodes inutiles (effectivement, le 7, véritable erreur) et les flottements dans la narration, oublions l'abandon du seul personnage vraiment génial (El), apprécions tout de même le sens du spectacle ; mais notons quand même que l'apport de moyens économiques conséquents et la grosse tête du casting endommagent gravement le charme de jadis. Le prix du succès... (Gols - 24/12/17)

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Commentaires
J
Ah, le chèque, le sheik, le tchèque... la fin de la cinéphilie ! The very end ! The end of the tunnel... aaaarrrggghhh !!!!!!!!!!!!!!!!!
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S
Elle est là, jac, elle est là... mais personnage quelque peu effacé par la trame à bas de monstres gluants. En fin de compte, elle n'a pas grand-chose à jouer, la bougresse, et se contente de jeter quelques regards inquiets, de pleurer et de ramasser son chèque...
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J
Bon, les gamins o.k., parcours obligé, mais (n'ayant pas encore vu la chose), y-a-t-il encore Winona Ryder, enfin à l'image, parce que je sais qu'elle en est... mais, beaucoup beaucoup ou faut-il se contenter d'attendre de voir défiler son nom au générique... dites-moi, messieurs Jekyll et Hyde ?
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