Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
28 juillet 2016

SERIE : Stranger Things de Matt & Ross Duffer - saison 1 - 2016

stranger-things

Quiconque a eu 10 ans dans les années 80 devrait se couler avec délice dans le bain vintage que représente Stranger Things. Il y retrouvera avec bonheur des jouets qu'il croyait abandonnés depuis longtemps et qui ne faisaient qu'attendre son retour dans la merveilleuse malle des souvenirs (mmm, j'ai mangé du sucre à midi). Entre autres : Matthew Modine et Winona Ryder, les gosses de E.T., des dialogues à la Goonies, une cruauté à la Gremlins, et surtout un sens du spectacle direct, simple, sain, qu'on pensait disparu à jamais. Loin de n'être qu'un plagiat de tous ces trésors populaires des 80's, la série est un véritable et sincère hommage, qui réutilise les motifs pop pour les transformer en quelque chose de moderne. Sans oublier en plus de distiller un agréable fond délétère qui fonctionne très bien. Autrement dit : très emballé par cette modeste petite chose réalisée de toute évidence par deux grands fans des mêmes films que moi (mais qui sont ces Duffer Brothers responsables du scénario, du concept et de la réalisation de la plupart des épisodes ?)

20160609-133048-g

Quatre garçons adeptes de "Donjons et Dragons" ; l'un d'eux disparaît. Mais sa mère refuse de croire à sa mort, et semble entendre des appels à l'aide de son fils depuis un monde parallèle. Ajoutez à cela l'apparition d'une fillette aux super-pouvoirs, de mystérieuses expérimentations scientifiques orchestrées depuis une centrale d'énergie, un monstre vivant dans les tréfonds d'une forêt, une jeune adolescente découvrant l'amour en même temps que l'existence des prédateurs, un flic ayant perdu sa fille... le tout dans le genre de petite bourgade sans histoire qu'on trouve dans les grands Spielberg. On pourrait penser à une trop grande profusion de trames, c'est tout le contraire : c'est raconté très tranquillement, de A à Z, et on n'est jamais perdu dans cette histoire pourtant assez tordue. C'est la grande vertu de la série : son montage, très complexe mais qui apparaît comme d'une grande simplicité. Le dernier épisode, notamment, qui éclate la distribution en petits groupes tous dans des lieux (et même des dimensions, et même des époques) différents, est un modèle de tenue : tout y est lisible, tout y est raconté simplement. Même épure côté personnages : tous attachants, bons ou mauvais, ils sont brossés rapidement, et pourtant jamais caricaturaux. Le groupe d'adolescents, par exemple, geeks associaux et petits génies des sciences, très bien interprétés par des gosses idéalement choisis pour leur côté "paria", ou notre Winona, mère hystérique et fragile ; ce flic défoncé et mal réveillé, loin des clichés et qui dévoile doucement son personnage sur toute la durée de la série ; ou enfin cette môme télépathe, photogénique à mort : une véritable équipe d'acteurs convaincants et fun qui sont pour beaucoup dans le côté agréable de la chose.

stranger-things-dyer-heaton

Mais on l'a dit, c'est plus pour son côté "replongée dans les grandes années du cinéma populaire de masse" que Stranger Things convainc. Sans que ça handicape la lecture, on compte des dizaines de petits clins d'oeil, d'éléments recyclés, de motifs esquissés, qui vous replongent tout de suite dans les ambiances de Columbus, de Dante, et surtout de Spielberg. Il suffit que des mômes enfourchent leur vélo poursuivis par des "bad men" pour qu'on repense à Elliott et E.T. ; il suffit d'un règlement de comptes entre deux ados pour que les "films de collège" refassent surface ; il suffit d'un môme pris dans une sorte de toile d'araignée humide pour qu'on se souvienne d'Alien ; il suffit d'une petite fille qui suit des ampoules qui s'allument mystèrieusement pour qu'on revoit Poltergeist... et c'est comme ça tout le long du film, ça va de Star Wars à Carpenter et de Ferris Bueller à Nightmare on Elm Street. Comme Spielberg, les Duffer Brothers aiment profondément ce monde de l'enfance, et observent avec fascination le glissement vers l'âge adulte : l'apprentissage sentimental de la petite Nancy se fera dans la douleur, tout comme la découverte des premiers émois amoureux du petit héros pour cette fillette presque monstrueuse. Le spectre de la pédophilie est également très présent, tout comme celui du père tortionnaire ou de l'ogre caché dans la forêt. Mais ces thématiques et cette allégeance au passé n'alourdissent jamais l'action : c'est fin, fun, drôle, plutôt bien réalisé et écrit dans la joie. Une série vraiment très agréable, qui a su garder sa capacité d'émerveillement intacte.  (Gols 23/07/16)

103009rjpg-6aae7c_765w


 vlcsnap-error511

Mis en bouche par la chronique du Gols, je ne pus résister à la vision de cette petite série qui réconcilie le côté vintage des eighties (E.T. et Alien en tête sans oublier l'ombre planante des ouvrages de Stephen King) et les effets spéciaux actuels dont les Duffer brothers usent avec parcimonie. Qu'ajouter aux commentaires emballés de mon comparse ? Bien aimé en effet la façon de dessiner simplement les personnages principaux (le trio d'amis malins et curieux, une Winona au bord de la crise de nerfs, un Modine glaçant, un flic hanté par son passé mais bien décidé à faire de son mieux au présent, une chtite ado sex-teen et bourrée de naïveté ou encore cette excellente gamine rongée de l'intérieur par ses super-pouvoirs), de monter avec soin chaque épisode (les petites transitions astucieuses d'une séquence à l'autre), d'utiliser avec récurrence cette voûte étoilée et ces petits jeux de lumières dignes des Rencontres du 3ème type, de résoudre toutes les différentes énigmes soulevées par le film lors de l'épisode final (oui les Duffer Brothers se laissent une petite ouverture pour une suite, mais on ne leur en voudra pas trop sur ce coup). Après, il est vrai qu'il y a quelques moments un peu creux, quelques répétitions et que la chose aurait sûrement pu tenir sur cinq ou six épisodes. Mais bah, avouons que cela fait durer le plaisir (plein de nostalgie) et que cela permet d'appuyer certains clins d'oeil aux films sus-mentionnés par mon camarade. Nice little thing.  (Shang 28/07/16)

vlcsnap-error746

Commentaires
O
Sympa en effet. Mais y'en a juste un peu marre de ces persos qui trainent un gros traumatisme (toujours en flashback) qui sera surmonté dans les dernières minutes, juste au moment ou quelqu'un qui est quasiment mort revient à la vie (non sans blague). Avec la musique qui va bien. Ce truc archi trop vu et revu est peut-être né dans les 80s, malheureusement il est pas mort avec. Et il ne participe pas au côté mostalgie de la chose. Sinon Wynona elle joue la crise de larmes tout du long, ça gave. Et les gamins, pas très fin leur jeu. Sauf la petite 11, d'accord avec vous. <br /> <br /> J'ai bien aimé quand le prof, en visionant The Thing avec sa copine, lui explique que les effets spéciaux étaient obtenus en faisant fondre du chewing gum au micro-ondes.
Répondre
J
Yep, je confirme, cette série est vraiment cool !! Merci pour le conseil.
Répondre
C
Merci pour la découverte, ça a l'air génial!!
Répondre
Derniers commentaires