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11 juillet 2017

Aux Sources du Nil (Mountains of the Moon) (1990) de Bob Rafelson

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Alors oui, bon, il est vrai que le film du vieux Bob, par sa structure narrative, peut souvent faire penser à la City of Z du gars Gray, qu'il possède un certain charme aventurier, mais reconnaissons que l'ensemble reste un peu plat (et puis le charisme de Patrick Bergin as Richard Burton et de Iain Glen as John Speke, au secours !). On part pourtant, bizarrement comme le film de Gray, sur une bonne base avec une première expédition pour nos deux héros (à la recherche des sources du Nil, vous l'aurez compris si vous n'êtes pas lobotomisé par C8) qui tourne à la charpie : des jets de lances en veux-tu en voilà, un personnage principal qui se fait transpercer la mâchoire (ouille j'ai envie de dire) et l'autre qui se fait torturer par des indigènes très en colère. Ça sent le soufre. Et puis retour en Angleterre... qui dure des plombes... une histoire d'amour bien pâlotte (Fiona Shaw aussi sexy que Pécresse en short) pour nous faire patienter et puis, ouf, enfin, c’est reparti pour l'aventure. Le souffle s'est déjà un petit peu perdu en route mais l'on tente malgré tout de se passionner pour toutes ces tribus de bons vivants que l'on croise (ah sympa cette hutte en forme de boule). Ça danse, ça crie, ça se maquille, l'ambiance est souvent bon enfant pour nos deux aventuriers perdus dans leur quête mais tout cela paraît souvent aussi authentique qu'un sourire de Macron... Et puis c'est plat, plat, les images n'ont aucun relief, on se croirait (je sais, je vais être dur) dans un de ces banals téléfilms world que l'on croise ici ou là en zappant. Je ne dis pas que Bob n'est pas bon dans la reconstitution, je dis juste que sa mise en scène n'a pas plus de style qu'une tong sur la côte. Il tente certes de doper dramatiquement son récit en se focalisant sur un conflit entre nos deux héros (qui se disputent sur l'origine du Nil... pourquoi pas) mais comme les deux s'évitent, ce conflit n'a pas plus d'intensité qu'un regard de Gilles Bouleau. Bref, c'est long, et les promesses d'aventures en ouverture ont finalement fait long feu. Il y a bien ici ou là quelques indigènes distrayant (sympa ton masque avec des grains de café peints) et une poignée de paysages dépaysant mais on sent que le Bob (qui a, rappelons-le, produit La Maman et la Putain d'Eustache, respects éternels) manque un peu d'angle et de niaque pour nous faire totalement chavirer pour cette histoire d'aventuriers un peu fébriles et gauches (alors quand on a un scarabée dans l'oreille, s'enfoncer un compas jusqu'à la garde reste déconseillé). Même le pseudo petit sel gay (attention, l'un d’eux marche hum hum un peu à vapeur – oho révélation secrète !?) reste évoqué de façon bien trop superficielle pour apporter un côté vraiment "sulfureux » et original à cette production bien trop lisse. Gentil mais Indiana peut encore se marrer dans son coin avec son fouet. J'ai presque envie de dire Nil, Nil, Nil...   

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Commentaires
S
"Aux Sources du Nihil" aurait fait un meilleur titre peut-être. (Oui, je place mon produit.)
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S
Oui, bof. En téléfilm digestif ça passe. L'Afrique l'après-midi, on va dire.<br /> <br /> Et puis un isopode douarneniste a squatté mon oreille une journée et demie et j'ai jamais hurlé comme ça. (En plus comme un con je n'avais ni compas ni pique à glace sur moi. Heureusement il s'est barré de lui-même. Mon cerveau l'aura effrayé.)
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C
Comme quoi... La mise en scène sobre n'enlève rien à la force et à la richesse du film, à mon avis. Les caractères et les relations sont développés et les péripéties sont toujours surprenantes et fortes.<br /> <br /> <br /> <br /> Le personnage de Burton est montré sous différentes facettes, son multilinguisme (23 langues, c’est plutôt correct), sa culture, sa passion pour les cultures (à sa première apparition, il est en train de prier à la mosquée), son anticonformisme, sa sincérité, son humour, sa loyauté à Speke et à un esclave qu’il a libéré et dont la fin sera tragique et, selon Speke, sa violence parfois aussi. (Vous ne le trouvez pas charismatique après tout ça ?! C'est juste sa moustache que vous n'aimez pas, sans doute, hein avouez) Speke est moins développé (lui fait ces expéditions pour la gloire) mais leur amitié l’est et de façon concrète, ils se sauvent la vie (et c’est surtout Speke qui sauve celle de Burton), argumentent sur l’emplacement des sources du Nil, s’interrogent sur les moyens de les déterminer, se disputent… Du coup la fin de leur amitié sera très brutale et très forte. Là où le film rejoint d’autres films de Rafelson (La Veuve noire) et une certaine modernité du cinéma (dans l'écriture), c’est dans le refus de la psychologie : Speke gardera ses sentiments pour lui jusqu’à la fin et le spectateur peut se demander à quel point il se sent coupable de la fin de l’amitié et s’il n’a pas accepté d’être manipulé… On y voit aussi l’amour de Burton et d’une femme de l’aristocratie (vous ne la trouvez pas jolie, donc l'histoire d'amour ne vous touche pas...), qui se fiche tout le temps tendrement de lui, ce qui nous vaut une dérision affectueuse de scènes stéréotypées (quand elle lui donne un collier avant son départ, elle lui met de force, lui faisant fermer les yeux et faire la grimace) et surtout un caractère vivant et naturel, dénué de toute la solennité que certains films historiques prêtent à leurs personnages.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux péripéties, c'est un vrai film d’aventures, où les héros sont confrontés à la Nature et à l’Homme sans la protection de la loi. Les évènements sont non seulement imprévus mais leurs conséquences sont montrées, ce qui en renforce la crédibilité. Un scarabée rentre dans l’oreille ? On agit mais ça laisse des traces importantes. Rien n’est banal non plus. Des lionnes rôdent ? Il y avait aussi un autre animal. La variété des décors naturels est saisissante et laisse bien voir le chemin parcouru et donc le temps qu’il a fallu.<br /> <br /> C’est la même chose avec les Africains qu’ils rencontrent. C’est à la fois varié et inattendu. Une tribu semble attaquer et ça devient du commerce. Une autre les accueille, une autre leur fait beaucoup de mal… On y voit toujours l’amour de Burton pour ces cultures et en même temps, à plusieurs reprises, la violence dont font preuve ces tribus, notamment la pratique de l’esclavage. Certains sont parfois difficiles à comprendre (les dirigeants de la tribu violente) mais le film met en évidence cette altérité. Le film fait la preuve de l’humanisme des personnages et du sien propre dans une scène : un homme d’une tribu pratique une coutume surprenante pour Speke et pour nous. Speke est choqué mais Burton lui explique et alors, dans des plans à mourir de rire, les deux hommes pratiquent la coutume ensemble et avec des membres de la tribu, tout cela en riant. Quoi de plus beau que d’accepter l’autre et, si on le trouve bizarre, d’en rire (sans se moquer) et de rentrer dans son jeu ? Dans tout le film, on est suffisamment loin des scènes attendues qu’on ressent une grande justesse et une grande vérité des détails. Que le film soit écrit à partir des journaux de Burton n'y est sans doute pas étranger.<br /> <br /> <br /> <br /> Vous préférez le film sinistre et mou de James Gray ?
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A
Black widow ! <br /> <br /> Pareil que çui-là. Mêmes souvenirs de digestion difficile.
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O
Je viens de le revoir, et je vous rejoins totalement. le film est un peu à l'image de sa reconstitution victorienne, trop sage et un peu cliché, manquant de jus, d'authenticité. Il aurait sans doute gagner à se lacher un peu, le film y aurait peut-être trouvé le souffle qui lui manque.<br /> <br /> J'ai un bon souvenir de Black Widow, du même Rafelson. Vous l'avez vu ?<br /> <br /> Ma machoire a touché le sol quand j'ai lu qu'il a produit la maman et la putain...
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