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12 décembre 2012

LIVRE : Mejores no hay ! de Henry Miller - 1953

Miller-mejores-no-hayUn inédit de Miller, eh oui, il en reste encore, pour le grand bonheur des petits et des grands. Celui-là méritait largement d'être publié, c'est tout simplement une petite merveille, à la fois modeste et particulièrement emblématique de l'écriture sans façon du bon HM. Il s'agit d'un petit voyage en Espagne que le bougre fit en compagnie de sa nouvelle épouse (la photogénique et vintage Eve), de son beau-frère Bezalel Schatz, de Joseph Delteil et surtout de la photographe Denise Bellon, qui fait beaucoup à la qualité de cet ouvrage. La petite équipe sillonne le pays, contemple les bâtiments et les gens, s'empiffre dans les auberges, prend le soleil à qui mieux mieux, et la plume papillonnante de Miller épouse parfaitement ce voyage au petit bonheur. Miller est heureux, on le sent, et ce texte est plein de légèreté et de joie de vivre. Il est bien sûr excellent dans cet exercice, et on apprécie particulièrement ce mélange d'improvisation et d'application qu'il met à retranscrire une atmosphère, un plaisir fugace, voire même une déception ou un ratage. Certes, on est loin de la puissance d'autres récits de voyage du maître (Le Colosse de Maroussi reste LA référence ultime), mais telle n'est pas l'ambition ; et puis il y a quand même de beaux restes de lyrisme et d'emballement dans le style de Miller, et on sourit devant ses exaltations solennelles quand il découvre tel ou tel monument. Surtout, l'amitié et l'amour irradie ce petit texte écrit sur le pouce, ce qui en fait un des textes les plus apaisés et simples du compère. L'édition est en plus superbe (hommage aux éditions Finitude), puisque en grand format et accompagnée des très belles photos de Bellon : la dame maîtrise la profondeur de champ, les contrastes et l'art de l'instant avec génie, et on découvre grâce à elle un Miller qu'on n'a pas l'habitude de voir : à la fois sérieux et blagueur, visage souvent mélancolique et mystérieux, curieusement seul au milieu de son petit groupe, toujours d'une grande beauté (j'aurais bien épousé Miller, à cette époque). Bref, le cadeau de Noël indispensable, ça va de soi.

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