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4 août 2011

LIVRE : Les sept Voies de la Désobéissance d'Olivia Rosenthal - 2004

9782843351884Assez convaincu par Que font les Rennes après Noël, j'ai attaqué ce texte antérieur avec confiance, pour me retrouver quelque peu désappointé au bout du compte. Nul doute que je préfère la miss Rosenthal quand elle fait dans le conceptuel que quand elle produit ce genre de petite chose un peu floue et relativement prétentieuse. Le sujet : un vieux sage, maître Wong, veut inculquer la discipline en même temps que l'esprit de rébellion à ses trois disciples ; pendant sept jours, il va égrenner ses sentences absconces et les précipiter dans une spirale de folie, de violence et de doutes qui va mener ces derniers au but... ou pas. Il y a pas mal d'insolence dans le projet, et c'est la grande qualité du bazar : sous ses dehors de traité new-age du bouddhisme ordinaire, Rosenthal critique sans fard cette fausse sagesse à la mode, les dangers de l'obéissance sans nuance et les écueils d'une philosophie trop mystérieuse et trop pleine de raccourcis pour être vraiment comprise ; les textes mystico-bobo en prennent pour leur grade et c'est pas dommage. La soumission des complices aux ordres même révoltants de leur maître débouche surune impasse totale, et Rosenthal est très talentueuse pour développer doucement le personnage du vieux maître pour lui donner un caractère dangereux, trouble, voire carrément ridicule. L'humour est là, le même humour froid et distancé qu'on aime dans le dernier texte en date.

Mais les défauts des Rennes sont là aussi, et décuplés. Visiblement, Rosenthal aime la répétition, revenir toujours à la même formule jusqu'à la triturer, la rendre complètement creuse. Ici, ça devient obsessionnel, chaque phrase-charnière étant répétée au bas mot 15 fois. On comprend que c'est un pastiche de ce genre de littérature, dont on tente de pousser le système au maximum ; il n'empêche que ça devient une sorte de litanie indigeste qui, à force, use tout son attrait. On comprend très vite le principe, il ne tient que sur quelques pages, et vire à l'exercice de style inutile à la longue. On a l'impression que Rosenthal s'est plus préoccupée, au final, de la forme que du fond, et comme celle-ci n'est pas géniale, on s'ennuie ferme. On sent pourtant derrière ça, plus gênant, un grande confiance en soi : la dame est persuadée qu'elle écrit super bien, ça se sent, alors que tout est artifice et poses prétentieuses.

Commentaires
G
Merci bien, Dume, intéressant intéressant.
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D
Un petit film "sur" un travail d'Olivia Rosenthal...<br /> http://www.dailymotion.com/video/xhzt84_marie-vialle-les-lois-de-l-hospitalite_creation
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