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5 juillet 2011

Nobody lives forever (1946) de Jean Negulesco

vlcsnap-2011-07-05-22h11m06s96

Un sacré tombeur que ce John Garfield - faut toujours qu'il embrasse tout le casting féminin (heureusement, cette fois-ci, elles ne sont que deux : Geraldine Fitzgerald, la brunette classe et Faye Emerson la blondinette opportuniste). C'est d'ailleurs dans ce film, justement, sa spécialité : repérer des veuves, les séduire pour les mettre en confiance, leur demander d'investir de la thune dans sa compagnie imaginaire et hop, le tour est joué (les gens sont naïfs, quand même...). Vous voyez le coup vous aussi venir de très loin ? Ben ouais, forcément, quand on le branche sur la jeune et jolie Geraldine Fitzgerald, le gars John va avoir du mou dans le genou ; mais si pour lui, il n'est point question de profiter de la Belle, certains de ses associés ne l'entendent pas de la même oreille... Ça va forcément finir en rififi avec prise d'otage sur un petit quai ultra brumeux et le beau John avec sa cape et son épée qui vient au secours de sa belle - un beau Shrek, en noir et blanc...

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Sans vouloir jouer les types un peu las, on pourrait regretter que le film mette trente minutes avant de réellement commencer - John revient de la guerre, il a été blessé et se retrouve démobilisé, il récupère tout le pèze qu'il avait confié à son amie (Faye) en devant jouer les gros bras, il décide de se la couler douce en Californie et puis on lui propose ce plan en or de la veuve : il tergiverse, discutaille, se laisse prendre au jeu de ses proches... Voilà, ok, il accepte enfin l'arnaque, le film peut commencer. Trente minutes chrono de "perdu". Et ensuite ? Ben faut reconnaître qu'il te séduit la Geraldine avec une facilité déconcertante ; elle est jeune, s'ennuie comme une ratine morte avec le binocleux qui lui gère sa thunasse : point étonnant que le John qui l'aborde tout en douceur rafle la mise... Point culminant of the movie, il y a alors ce passage super romantique dans le film : dans une petite église où nos deux jeunes gens se promènent, le John se met à penser aux petites églises italiennes qu'il a vu toutes détruites (Pourquoi les gens sont-ils si méchants, hein, dit-il presque texto) - c'est le moment émotion, genre, putain regarde ta vie en face, vieux, il donne un gros billet au curé qui ressemble pourtant à Darry Cowl : on sent bien que pour le John, le temps des arnaques est terminé. Il veut s'en sortir en grand seigneur en payant la part promise au départ à ses associés et s'en retourner à New-York sans la donzelle (trop honte, au fond de lui, Johnny...) mais le destin, vous savez ce que c'est...

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On ne peut pas vraiment dire que Negulesco cherche à nous surprendre, devinant toujours quinze minutes à l'avance ce qui va se passer. En plus, dès que Garfield se retrouve en position d’infériorité (genre avec un gun pointé sur lui, ce qui m'arrive personnellement souvent), on sait qu'avec une simple petite pichenette, il va réussir à se débarrasser de son lourdaud d'adversaire (Doc, George Coulouris, qui n'a pas inventé la lessive en poudre...). Il y a bien, parmi les vieux potes de John, le fidèle Walter Brennan, qui tente d'apporter sa petite touche d'émotion paternaliste, mais là encore cela ne plane pas plus haut que ce titre que personne ne tient à vraiment discuter (ou alors c'est que vous cherchez les embrouilles). Même le final où l'on était en droit de s'attendre à une méga-pétarade dans la purée de pois tourne court, les malfrats sortant un à un de la maison comme des couillons pour se faire mettre hors d'état de nuire... Réelle déception (tout comme The Mask of Dimitrios), la référence du Jean dans le genre restant à mes yeux, sans contestation possible, l'excellent Road House.

vlcsnap-2011-07-05-22h14m19s244

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