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6 mars 2011

L'Homme au complet blanc (The Man in the White Suit) d'Alexander Mackendrick - 1951

pdvd004

Eh oui, encore une fois le cinéma anglais déçoit, et ses meilleures comédies (dont fait sûrement partie ce film) n'arrive franchement jamais à la hauteur de ce que savaient faire les Américains à la même époque. Pas que ce soit honteux, bien sûr que non, c'est même relativement amusant dans les détails et dans l'histoire : c'est une critique sociale un petit peu lourde mais qui s'habille habilement sous des traits à la Capra, à savoir une comédie morale et naïve avec personnages candide, femmes bienveillantes et puissants vénaux à la clé. Un petit chercheur en textile découvre la formule du tissu qui ne se déchire ni ne se tâche. D'abord suivi par les magnats de l'entreprise, il doit bientôt subir les attaques des lobbies du nettoyage, des autres entreprises textiles, et même des pauvres lavandières, que cette invention menace. C'est donc une critique douce-amère sur la difficulté d'être novateur et génial dans le monde consumériste d'aujourd'hui, et c'est vrai que ça ne fait jamais de mal. En héros, on nous offre un Alec Guinness assez démonstratif dans son côté naïf, surjouant le savant fou et asocial, mais ma foi parfois plaisant dans ses minuscules mimiques. Le film égrenne les petits gags, ici une machine qui fait "blurp", là une mignonne saynète où notre héros tente de pénétrer dans la demeure du PDG, là encore des dialogues finauds entre Guiness et la jeune première (peu charismatique Joan Greenwood) : ça nous évite de nous endormir complètement, car à part ça, le film travaille sur une espèce de faux rythme parfaitement poussif. En gros, ça ne décolle jamais, alors qu'on aperçoit à maintes reprises la possibilité pour Mackendrick de lâcher les chevaux et d'aller vers la bon vieux délire. Le gars ne mange pas de ce pain-là, et reste dans une modestie qui lui fait honneur mais annule tout l'humour pince-sans rire du film. Pas assez caustique, par assez frontal dans ses attaques, pas assez drôle dans ses détails, tout ça s'enlise dans le vague et le pastel. Restent quelques éclairs de talent, comme cette course-poursuite finale dans la nuit, où le complet immaculé porté par Guinness sert de cible à ses ennemis (le travail sur la photo est pas mal), ou cette utilisation profonde des décors et des cadres. A part ça, tout ce qu'on peut dire, c'est : rendez-nous Howard Hawks et Cary Grant.

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