Glorious (2009) de Guy Maddin
Encore une oeuvre bien déjantée du gars Maddin au montage syncopé mettant en scène les rêves délirants d'un homme : une maison assiégée par la police avec toute une bande de jeunes armés jusqu'aux dents, notre homme s'imaginant pris pour cible par le gang puis se levant (eh ouais) pour jouer avec une sorte de cruelle "table de montage" (faut le voir, c'est clair), d'étranges chaussures-casiers-bombes (je ne trouve pas le mot) qui entravent les pas de la petite bande, toute notre armée de jeunes gens qui, comme des somnambules (la marque de fabrique du cinéaste canadien), jettent leurs armes dans un fourneau - ce qui provoque un dantesque feu d'artifices - et pis pour conclure en beauté, l'invention d'une bien curieuse machine, genre "orgue à pipes" (pas celles de Saint-Claude, entendons-nous bien) qui met en extase notre homme.
Bon, cela relève toujours de la gageure de tenter de "décrire" les images cauchemardesques du Canadien, ou plutôt ses visions hallucinées et hallucinantes mêlant violence (les flingues), érotisme (femmes aux seins nus et en porte-jarretelles, bites en tout genre) et inventions pure souche (de la "table de montage" aux chaussures...). La musique de Richard Ayers alternant petites mélodies et curieux effets sonores crissant (jamais eu la moyenne en musique, même en flûte) ajoute une touche angoissante à l'ensemble et on ressort de ce court sans forcément avoir tout compris (po forcément le but) mais avec une poignée d'images bien incrustées dans la rétine. Du pur Maddin, quoi, avec son univers indescriptible...
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