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15 octobre 2010

Le deuxième Homme (The running Man) (1963) de Carol Reed

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Un bon petit thriller des sixties signé Carol Reed, c'est tout de même bien agréable. Même si à force de jouer avec l'ambiguïté des relations qui relient ce triangle, on finit par ne pas toujours vraiment savoir les véritables motivations qui agitent chacun, ce perpétuel petit jeu du chat et de la souris ne manque point de piquant. Une femme belle comme le jour (Lee Remick), son mari qui tente d'arnaquer les assurances en se faisant passer pour mort (Laurence Harvey, bon), et un homme travaillant justement pour la dite compagnie d'assurance (Alan Bates, au taquet) qui ne cesse de se trouver sur leur chemin... Des relations tendues ne tardent point de s'établir entre ce trio, une question de gros sous, bien sûr, mais également d'amour, la chtite Lee Remick ne laissant forcément aucun des deux hommes indifférents.

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Se faire passer pour mort, toucher le pactole puis tenter de disparaître, c'est du grand classique. Seulement, comme de bien entendu, tout cela fonctionne si l'on est justement capable de se faire oublier. Lee Remick et son mari se donnent rendez-vous quelques semaines après l'enterrement (le mari étant passé pour mort dans un crash d'avion) en Espagne, celui-ci endossant une autre identité - celui d'un milliardaire australien auquel il a chouré le passeport - pour passer incognito. Le premier petit problème, c'est qu'à force de faire le mariole, il a tendance à se prendre un peu trop à son propre jeu - ce qui n'est pas sans déplaire à la belle Lee. Le second - plus gros - problème, c'est l'apparition où qu'ils aillent (de Malaga à l'arrière-pays espagnol) de cet agent d'assurance un peu collant. Notre petit couple est tout sourire avec le Alan, le temps de savoir vraiment ce que ce dernier a derrière la tête. L'Alan lui est tout miel, pour mieux cacher son jeu ou pour séduire une Lee le cul entre deux chaises, that is the question...  Une Espagne de carte postale en toile de fond mais des rapports, au premier plan, qui deviennent de plus en plus troubles ; un Harvey qui pète un peu les plombs et joue au petit malin (la séquence de corrida avec les enfants où il fait la star ; le regard qu'il porte sur son reflet dans l'eau : il brouille rageusement son image comme si lui-même finissait par ne plus vraiment reconnaître ce qu'il est devenu), un Alan qui se rapproche dangereusement de Lee (la bien jolie séquence dans l'église où ils allument chacun un cierge alors qu'un mariage a lieu ; le corps d'une Lee couchée et en bikini, offert au regard concupiscent de ce troublant Alan) et une Lee dont ne sait plus très bien en faveur de qui son coeur penche réellement (surprise dans la chambre d'Alan alors qu'elle essayait de piquer son "journal intime", elle finit par coucher avec lui - pour détourner les soupçons, uniquement, hum hum...); d'ailleurs, lorsque les deux hommes discutent au premier plan, au bord d'une fontaine, la silhouette de Lee apparait au second plan, dans la chambre de l'hôtel et la Lee s'appuie sur le montant de la fenêtre du côté d'Alan - hasard ou petite indication...?

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Jusqu'au bout, Reed tente de garder le suspense jusqu'à ce que Harvey décide de prendre une décision radicale... et fatale. A défaut d'être ultra trépidant et plein de rebondissements, ce petit thriller parvient à tenir la barre tout du long. Malheureusement, à force de cacher les intentions des personnages, ceux-ci finissent sûrement par perdre un peu de poids et de profondeur - lequel est le plus honnête intrinsèquement, difficile à dire...  Un bon moment quoi, sans qu'il y ait de quoi non plus se lancer dans une tyrolienne, voyez.

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