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1 septembre 2010

Le Dernier des Géants (The Shootist) (1976) de Don Siegel

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Clin d'oeil à l'ami Bast*en, toujours passionné par les fins d'une époque (chacun sa spécialité), qui m'a mis sur la piste de ce film. Il me mit forcément l'eau à la bouche en m'indiquant qu'il s'agissait du tout dernier John Wayne, que James Stewart et Lauren Bacall, moins frais qu'une rose ronsardienne certes, étaient qui plus est de la partie, ou qu'encore Don Siegel, po loin du dernier souffle, était aux manettes - le fait que le jeunot Ron Howard (avec encore des cheveux mais l'air aussi niais qu'un nain dans Willow) complétait le casting ne fut point mentionné. 1976, nom d'un petit bonhomme, la fin de la carrière de ce bon John dont le film a la bonne idée en intro de nous montrer quelques-uns de ses précédents faits d'arme - extraits de Red River et de Rio Bravo notamment ou encore d'El Dorado (triple merci Hawks...) ou de Hondo pour les plus pointus. Wayne incarne le rôle de J. B. Books, une redoutable gâchette (30 types descendus à son actif : à la vue de sa filmo, il est modeste) qui a néanmoins toujours flingué pour se défendre. Il est maintenant en fin de course et n'a donc plus grand-chose à cacher ni vraiment à craindre - on peut lire en lui à livre ouvert -, son pote, le Docteur James Stewart, lui ayant annoncé que le cancer le ronge. Il lui reste un mois, une semaine, po plus : autant qu'il se trouve un endroit paisible pour profiter de ses dernières heures et attende une journée ensoleillée pour mourir. 

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James Stewart est grabataire, John Wayne a perdu de son allant et Lauren Bacall, qui l'accueille à contre-coeur dans sa pension, a perdu quand même pas mal de plumes dans la bataille contre le temps. Don Siegel filme nos trois monuments historiques avec le respect qu'il se doit - des gros plans mettant l'accent aussi bien sur ces visages burinés que sur ces regards toujours perçants ; il se permet tout de même, à trois-quatre reprises, de filmer en caméra portée bougrement vacillante, lorsque le John notamment se déplace dans les couloirs de la Lauren ; dès qu'il s'appuie sur un fauteuil avant d'entamer la discute, on reprendrait presque son souffle avec lui. Une belle complicité entre le James (trois courtes apparitions mais forcément inoubliables) et le John, comme deux anciens compagnons d'armes, des hauts et les bas - comme un chien et une chatte - dans les relations entre Lauren et John (ne prennent pas de gant pour se dire leurs quatre vérités, mais finissent, sans jamais vraiment oser se l'avouer, par s'estimer comme deux bons vieux camarades qui n'ont plus grand-chose à prouver (bien belle ballade ultra nostalgique au bord de ce paisible lac)), une sympathique amitié entre le John et le Ron qui malgré son air fou-fou endosse le digne rôle d'héritier de la légende - il n'avait certes pas encore réalisé de films... (je plaisante, c'est bon). John souffre le martyr mais il en a encore sous le chapeau, flinguant joliment deux gaziers qui viennent lui faire la peau ou envoyant paître de belles manières deux vautours (un journaliste et un ex qui voudraient bien se faire de la thune sur son dos en publiant ses mémoires quoiqu'elles racontent...). Le film est découpé en sept jours, le septième jour semblant sonner pour le John l'heure du repos... définitif. Il a convoqué dans un bar trois fines gâchettes du coin et notre petit coeur en palpite en attendant d'assister à ce rendez-vous final...

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Siegel réalise un film d'une belle sobriété où le John Wayne malgré les ans et les cheveux grisonnants peut encore montrer qu'il en a sous l'éperon. Le type reste fidèle à la légende - efficace, direct, honnête, droit - et se permet un baroud d'honneur qui fait plaisir à voir. Auprès des différents opportunistes (le shérif, le journaleux, les tueurs...), il démontre en effet qu'il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, et il se permet encore quelques sorties - verbales ou flingales - du meilleur effet. La fin d'une époque, d'une légende mais jusqu'au bout, John, quel charisme et quel brio. Bravo...    

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