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Shangols
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26 novembre 2008

La Rivière rouge (Red River) (1948) de Howard Hawks

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Franchement, un bon western de Hawks avec un John Wayne super furibard et un Montgomery Clift beau comme un pain d'épice, est-ce que cela se refuse ? J'ose même pas vous donner la parole parce que la réponse est non. Bon c'est vrai qu'après The Big Trail, se retaper un voyage avec 9.000 boeufs du Texas à Abilene, cela tourne un peu au vice. D'autant que la route est finalement super tranquille, les rivières sont aussi paisibles que l'Allier en morte saison (de janvier à décembre), les Comanches se font ratiboiser comme du petit bois - leur bilan : planter une flèche dans l'épaule d'une gonzesse, bah avec ça... - et l'ensemble de la route ressemblerait presque à une croisière de vacances (bon la bouffe est dégueulasse ainsi que la café mais c'est pas mieux en bateau). Cela dit, tout de même, sublime mouvement de panique ("stampede", en anglais, je progresse tous les jours, un peu comme mon chinois, aujourd'hui j'ai appris le mot "éponge", comment le replacer ?) dans le troupeau, provoqué par deux casseroles qui tombent à cause d'un gaillard qui vole du sucre - l'effet papillon - et qui entraîne toutes nos bêtes comme un seul homme à 3000 à l'heure (même dans ces conditions, un bus shanghaien lancé en face à pleine vitesse a peu de chance - c'est peut-être ça qu'il me faut pour circuler peinard en ville): cela donne un bon vieux coup de speed au film et donnerait presque de crier un yahhhhhhlodddddipppp d'extase si on avait pas peur du ridicule.

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Bon, mais le vrai intérêt du film est ailleurs, dans la confrontation entre un vieux de la vieille têtu comme une mule - le John -, prêt à tout pour aller jusqu'au bout de ce qu'il a décidé au départ, même quand il sait pertinemment qu'il risque de faire fausse route, et un Montgomery, que le John a recueilli tout chtit, qui fut à bonne école, mais qui veut prouver qu'il a aussi autant de plomb dans sa cervelle que dans son colt. L'un veut mener le troupeau dans le Missouri, l'autre à Abylene, on a beau ne pas savoir vraiment où cela se trouve sur une carte, on comprend bien que le clash est inévitable. D'autant que les soucis rendent le John de plus en plus nerveux (des centaines de miles et pas une station Shell), prêt à descendre le moindre pingouin qui ose lui désobéir ou lui tenir tête. Et ça, le chtit Clift, un moment, il en a soupé. Au petit jeu de celui qui a la plus longue (tirade, on s'entend), on pense que rien ne pourra blouser un vieux brisquard... Et ben peut-être qu'on se trompe... Il faut attendre le tout dernier quart pour revoir enfin (après la scène d'ouverture que le John aurait dû garder en tête pour savoir qu'il n'a po toujours fait les bons choix), un personnage féminin, la fantastique Joanne Dru (également dans She wore a yellow Ribbon) qui va apporter un peu de charme, oui certes, mais surtout beaucoup de bon sens à ces deux petits cowboys qui se la pètent quand même pas mal - moi aussi je peux marcher en écartant les jambes, pas dur. La séquence finale, tendue comme une corne de bison, est franchement époustouflante et m'a presque mis la larme à l'oeil d'émotion soudaine - je contrôle plus mes émotions dernièrement, seulement quand je joue au tarot. Du coup on en ressort avec un vrai ouah de plaisir alors que bon, l'histoire demeure relativement paisible quand on y réfléchit. Deux bons points pour des seconds couteaux, Walter Brennan - 232 films et 3 oscars à son actif tout de même - en vieux lascar gouailleur, et pour John Ireland, le Cherry Valance, qui parvient à se faire une petite place entre les deux stars. Bien content moi.

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Go old west, here

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