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8 mai 2010

LIVRE : Shutter Island de Dennis Lehane - 2003

shutter_island_dennis_lehaneJe ne sais point si j'étais particulièrement au taquet ou si Dennis Lehane, à force de trop jouer avec le feu, finit par insister un peu trop lourdement sur la face cachée de son intrigue (les multiples énigmes, notamment, que son héros, Teddy Daniels, résout avec une facilité déconcertante), mais le fait est qu'arrivé à peine au milieu du livre, on sent venir la fin gros comme un phare. Le procédé est malgré tout assez astucieux sans être vraiment nouveau (surtout après la lecture de l'excellent Spider de McGrath), mais malheureusement Lehane ne parvient pas vraiment à jouer jusqu'au bout sur la "mince" frontière entre réalité et fiction, vérité et folie. Quelques bonnes idées malgré tout avec cette image récurrente de l'eau qui rend malade comme un chien notre Teddy - et pour cause - ou ce passage sur la bombe à hydrogène qui implose de l'intérieur... Le partenariat avec son collègue Chuck Aule est également particulièrement bien mené dans toute la première partie, une "collaboration" d'ailleurs que Scorsese aura un peu de mal à faire vraiment ressentir dans son film - sans chercher à déflorer ce que j'en pense, je reviens sur l'adaptation du gars Martin dans la foulée. Plus le livre avance et plus Lehane sacrifie les notations sur l'atmosphère du lieu et les réflexions de son personnage principal au profit de longs passages dialogués comme s'il avait un peu de mal à trouver un second souffle, à l'approche de la résolution de son récit. Mais bon, l'ensemble, sans faire montre d'un quelconque "style", est quand même relativement bien troussé, parvenant à mêler avec finesse Histoire - l'ombre de la guerre et des camps - et histoire personnelle - Teddy enfermé dans son monde, dans son personnage, dans ses affabulations, dans son "travail" pour se "protéger" du passé - avec ces éclats de violence incontrôlable, les déchainements de la nature étant au diapason de la cruauté et de la folie humaine. On voit bien dans quelle mesure ce côté excessif "déchainé" a pu charmer le gars Scorsese, jamais manchot pour traiter frontalement de telles thématiques.      

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