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20 mai 2008

Little Dieter Needs to Fly (1997) de Werner Herzog

Il s'agit donc de l'histoire originale qui donna lieu récemment au film Rescue Dawn du même Herzog. On comprend l'attirance de Werner de finir par faire un film sur l'aventure démentielle de Dieter Dengler, ce jeune Allemand, parti dès l'âge de 18 ans aux Etats-Unis pour devenir aviateur, et capturé pendant six mois en 1965 par les Nord-Vietcongs installés au Laos. Le documentaire est finalement, en comparaison, beaucoup plus prenant que le film, Dieter Dengler racontant lui-même frontalement son incroyable périple, de sa capture à sa sanglante évasion ainsi que sa survie dans la jungle.

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L'introduction qui nous montre Dengler chez lui, personnage fasciné par les reproductions de portes ouvertes, est immédiatement touchante : sa cuisine est remplie de haut en bas de nourriture et, caché dans une trappe sous sa maison, une incroyable réserve de riz, de miel et j'en passe, dans d'énormes pots; il est conscient que cela ne lui servira sans doute jamais, mais cela lui permet surtout de mieux dormir le soir... Gros travail de recherches d'archives illustrant parfaitement le chemin suivi par Dengler jusqu'à son arrivée aux Etat-Unis avec trois sous en poche. On revient par la suite sur les lieux de drames, au Laos, et Dengler n'est jamais avide de commentaires et de détails pour décrire le plus précisément possible sa captivité, les violences qu'il a dû subir et son plan d'évasion mûrement réfléchi. Il évoque, sur les bords du Mékong, à la frontière entre le Laos et la Thaïlande, son camarade d'échappée qui trouva dramatiquement la mort peu de temps avant que Dengler soit lui-même secouru, miraculeusement, par un hélicoptère de l'Armée. Nul pathos, juste les faits, avec une énorme pudeur. Herzog parvient joliment à imager les cauchemars et les rêves du Dieter dans un cimetière de carlingues ou dans un parc d'avions qui s'étend à l'infini. Dengler ne joue jamais au héros ("Les héros sont ceux qui sont morts") et revient sur cette période qu'il nomme ironiquement son "temps de fun" avec un recul impressionnant. L'original, bien meilleur, à mes yeux, que la "fiction". 

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Venez vénérer Werner : ici

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