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17 mai 2006

LIVRE : Ravel de Jean Echenoz - 2006

ravel_1_Voilà un livre qui permet enfin de comprendre de qui est le Boléro de Ravel. Echenoz revient dans les pas du compositeur en s'intéressant plus particulièrment aux dix dernières années de sa vie, grosso modo de son voyage pour une tournée triomphale aux States à ses troubles de mémoire de plus en plus curieux en passant par la composition de cette fameuse symphonie que tout le monde ce tape avant l'âge de 1 an. Toujours le même ton léger et badin du Jean, une même maîtrise de la langue alternant rythme de haute volée et vocabulaire plus trivial: parlant de Paul Wittgenstein qui adapte à sa propre sauce une composition de Ravel au piano pour main gauche (ben oui quand tu as plus qu'un bras c'est po facile de jouer du Chopin): "Au lieu de se tenir en face de l'oeuvre et de la servir du mieux qu'il peut, le voilà qui se met à en faire des tonnes, rajoutant des arpèges par-ci, des mesures par-là, brodant des trilles, des dandinements rythmiques et autres agréments d'exécution que nul ne lui demandait, appogiatures et gruppetti, dévalant à tout bout de champ le clavier vers les aigus pour montrer comme il est habile, comme il est malin, comme il est resté souple et comme il vous emmerde tous. Le visage de Ravel est blanc." Parsemé d'une foultitude de petits détails (sûrement réels mais à la limite, ce n'est même pas le problème tant ils acquièrent une densité sous la plume d'Echenoz), ce portrait de Ravel -que tout le monde a oublié semble-t-il- prend vie jusqu'à cette déchéance morale et physique qui donne au livre, au final, un ton un peu tristoune. On imagine très bien ce petit homme fouillant ses poches sans savoir ce qu'il cherche avant de voir quelqu'un lui tendre une cigarette ou demander à un ami qui a écrit cette composition (c'est lui-même, oups...) à la fin d'un concert. Peut-être moins truculent que Les grandes Blondes ou Nous Trois, on retrouve la patte du sieur et le plaisir de suivre le parcours de cet homme solitaire.

Merci ma chtit Sand, en souvenir de notre équipée malaise!

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