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1 juillet 2023

Massacre au camp d'été (Sleepaway Camp) de Robert Hiltzik - 1983.

Sans titre

Robert Hiltzik a fait deux obscurs films et a disparu des radars, et au vu de ce méphitique Sleepaway Camp, j'aurais fait pareil, j'aurais couru me cacher. Tout est pourri dans ce "film d'horreur de campus", genre florissant à l'époque, et qui a donné une pléthore de solides navets. Bon, là c'est plutôt "film de camping", puisque l'action se déroule durant un été parfait, dans un camp pour ados. Angela, après un traumatisme d'enfance qui l'a laissée quasi-muette, y est envoyée avec son cousin pour des vacances que sa mère foldingue espère réparatrices. Manque de bol, la fillette, différente et un peu concon, est la cible des sarcasmes et des humiliations, tant de la part des accompagnants (chouette idée de placer un pédophile convaincu à la tête de la cantine d'un camp d'ados) que des autres résidents. C'en est trop, et une série de crimes sanglants démarre alors dans le centre. Serait-ce Angela la responsable ? Vaille que vaille, la direction, qui a dû voir Jaws, tente de faire passer les crimes pour des accidents, mais difficile de mettre sur le compte de la dépression suicidaire ce visage bouffé par un essaim d'abeilles ou cette éviscération au coutelas. On patientera jusqu'à l'ultime minute pour avoir la solution au mystère, pour une révélation en forme de twist un peu fumeuse mais, il est vrai, formellement impressionnante : c'est le seul bon plan du film, un machin assez malaisant souligné par un son très dérangeant. Ça pourrait presque suffire à notre bonheur, tant il est vrai qu'on peut aimer un film d'horreur sur une seule bonne scène. Mais là, non.

campd'été3

Car avant cette dernière seconde, il aura fallu se taper 1h30 de séquences pétées, portées par des acteurs d'une incompétence crasse interprétant des grosses caricatures d'ados. On ne croit jamais à ces personnages grossiers de directeurs en panne d'autorité, de garces et de fans de base-ball bas du front, tant l'univers dans lequel ils évoluent sent l'artificiel. Dialogues indigents, situations impossibles, suspense dans les baskets, scènes bavardes et inutiles qui s'enchainent, mise en scène dans les orties, musique d'ascenseur, écriture dans les choux, on ne cesse de se frapper le front devant le total manque de talent du bazar, et son manque de nécessité. Peut-être Hiltzik a-t-il voulu parler du trouble de l'adolescence, de l’ambiguïté sexuelle, de l'identité chancelante liés à cette époque de la vie ; mais alors pourquoi illustrer ces thèmes par des scènes aussi binaires, par une psychologie à deux balles, par une totale incompréhension de la jeunesse (tous des couillons testostéronés ou des biatchs nymphos) ? Bon je pense qu'il est inutile de chercher un sens à cette grosse connerie, qui n'existe que pour son coup de théâtre final et pour remplir les caisses.

Massacreaucampdete30

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