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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
1 juin 2023

Alamo Bay (1985) de Louis Malle

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On atteint là un peu le fond du panier (de crevettes) de la filmo de Malle, c'est ça aussi les odyssées, savoir se taper des œuvres résolument ingrates... On n'était pourtant ici sur un sujet pas inintéressant en soi : la résistance du pêcheur texan face à l'arrivée du réfugié vietnamien - Les Viets les ont humiliés sur leur terrain et maintenant ils viennent les envahir, sacrebleu... Un sujet sensible, polémique à souhait, à manier forcément avec des pincettes (de crevettes ?). Tout le problème est sûrement là, Malle décidant de mettre en scène une sorte d'idéaliste viet face à des bourrins locaux adeptes du KKK. Et au milieu, non pas une rivière, mais une blonde du cru, qui en pince d'abord pour ce gros con de Texan (Ed Harris, tout en racisme et en barbe : un type sans relief prénommé... Shang !!!) avant de se déciller et de pencher du côté du niaqué, pardon, de ce digne étranger venu de sa terre meurtrie pour faire fortune. On sent que Malle, dans ce scénar, a dû se sentir uniquement attiré par ces deux mondes, ces deux blocs qui se confrontent plutôt que par le monde des nuances... Parce que là, franchement, tout est traité façon croc de boucher. D'un côté ce petit monde des viets qui va tranquillement à la messe et qui baisse la tête devant chaque blanc dominant, de l'autre ces gros cons de pêcheurs, de flics, de consommateurs de bar qui ne cherchent jamais à réfléchir plus de deux secondes : l'enfer c'est les autres, les Jaunes quoi, qu'ils fassent leur putain de beignets sans nos crevettes. Sinon ? Ben sinon, on réactive le KKK, on les fait fuir sur mer, en s'armant jusqu'aux dents, on les fait fuir sur terre, en brûlant leurs biens. C'est clair... Si le fond est digne de celui d'un mauvais téléfilm, l'image et l'interprétation, elles, sont véritablement celles d'un téléfilm. C'est laid, filmé à plat, joué avec un air enamouré ou bougon (deux options, point) et on se demande si Malle (il a quand même été capable de choses joliment pensées, n'est-il ?) est bien derrière la caméra ou parti pendant le tournage à la pêche aux crabes. On reste consterné jusqu'au bout (une fin terriblement tragique putain qui charcle dans le gras) devant ces gentils stéréotypes mis sans âme en images. Très faible Alamo...

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De Malle en pis

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