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14 septembre 2022

Le Retour de Sabata (È tornato Sabata... hai chiuso un'altra volta) de Frank Kramer (alias Gianfranco Parolini) - 1971

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La trilogie Sabata va décidément de mal en pis : du médiocre premier film, on est passé au nullard deuxième ; voici la catastrophe que constitue le troisième volet. Il est temps que ça s'arrête. Lee Van Cleef est pourtant de retour en tête d'affiche, c'est toujours mieux que Yul Brynner, mais il est ici en très petite forme : maigrelet, mono-expressif, plus que vieillissant, il s'efforce malgré tout de donner du panache à son héros, le fameux Sabata donc, dont les caractéristiques dès le départ sont floues et mal définies. Ce qui est sûr, c'est qu'il est malin comme un renard (mais dans ce monde peuplé d'abrutis ricanants et de méchants en mousse, être malin n'est pas un exploit) et fine gâchette (il a un arsenal parfaitement ridicule, gun scotché sous la botte, petite arme à cacher dans son poing, minuscule colt) ; et qu'il est toujours accompagné de ses inutiles acolytes, le gros rigolo (qui trimballe un tambour, bon) et le trampoliniste fou, auxquels on a adjoint pour cette fois un champion de lance-pierre, capable de vous assommer un garde à 200 mètres en tendant un élastique entre ses jambes... Moui. Cette petite bande tente d'être plus fine que le chef d'une petite ville qu'il a mis complètement à sa botte, et qu'il escroque par un brumeux trafic de fausse monnaie. On ne comprend pas grand-chose de toute façon à ce scénario décousu et monté comme un bourrin : à chaque fois on entrevoit des solutions bien plus simples que celles choisies pour venir à bout des vilains, on ne capte pas l'humour des vannes, on ne sait pas trop qui tue qui et pourquoi, ni comment il se fait que Sabata est toujours vivant alors qu'il est seul face à 600 mecs armés jusqu'aux dents.

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On pourrait trouver son plaisir même dans le grand n'importe quoi de la trame si Parolini était doué d'un tant soit peu de talent à la réalisation. Mais c'est absolument catastrophique de ce côté-là encore plus que du côté du scénario. Plongé dans un bain de giallo mâtiné d'héritage mal assumé du western-spaghetti le plus rance, mélangeant les gadgets à la James Bond aux gags finauds à la Bud Spencer, bien confit dans sa misogynie et ses clichés, passionné par ses effets à la con et ses bruitages amplifiés au-delà du raisonnable, il rate à peu près tout ce qu'il entreprend, ne prenant jamais en compte les paysages (pourtant un sine qua non du western), pétant ses suspenses par d'énormes fautes de montage, bousillant les scènes d'action par une espèce de ton de petit malin qui finit par être très gavant. C'est absolument et irrémédiablement nul, on s'ennuie à fond les tuyaux, adios sabata et non tornare.

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