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13 septembre 2021

LIVRE : Wonder Landes d'Alexandre Labruffe - 2021

Wonder-Landes

Après nous avoir narré la vie trépidante d'une station-service, Labruffe revient avec un bouquin se consacrant... à sa famille (c'est le thème de l'année, on l'aura compris). A son frère, en particulier, type aux contours flous, de par ses états d'âme mais surtout de par ses activités... Cela lui vaut, après des accusations de divers trafics et de multiples associations de malfaiteurs, de connaître la rudesse des geôles françaises... Une frère un rien azimuté dont le caractère délirant le dispute à celui du père ; ce père, vieillissant, vit retranché dans les Landes et semble avoir accumulé tout ce que l'on a produit, transformé depuis les débuts de la création ; bref il vit dans une sorte de capharnaüm, une maison où le bordel s'accumule - ce qui illustre parfaitement sa propre vie privée : des maîtresses à foison et quelques dérives sexuelles peu avouables... On pourrait aussi évoquer la mère, certes morte, mais qui eut en son temps sa part de responsabilité dans l'éducation foutraque du fils... Bref, Labruffe Alex doit se coltiner frontalement les siens ce qui va provoquer un évident bazar dans sa vie... Une vie déjà assez perturbée par le passé (son exil en Asie - une sorte de fuite en avant) et dans le présent (une compagne coréenne pas toujours de tout repos). Wonder Landes constitue donc une sorte de compte rendu (in progress) des hauts et surtout des bas de cette période révolue de sa vie, des bas qui flirtèrent avec le plat (celui de l'encéphalogramme de son père de plus en plus malade) ou la dépression (celle de son frère qui pète les plombs en tôle). Labruffe, après nous avoir livré de petits paragraphes courts sur ses impressions au jour le jour, se lâche un peu au niveau de la forme : haïku, poésie en prose, sms, lettre, son écriture se fait multiforme pour tenter de traduire sans doute la diversité des émotions ressenties et le petit côté bordélique de son existence même... Si on peut apprécier d'une quelconque manière cette explosion de la forme au diapason de cette explosion existentielle, le petit côté décousu du récit nous perd également un peu en chemin... On assiste à des litanies de plaintes mélangées à des analyses psychologiques à l'emporte-pièce, mêlées à des situations de plus en plus rocambolesques... C'est un peu too much sur le fond et un peu trop lâche dans la forme. Si on compatit volontiers avec les problèmes de l'auteur par rapport à ces relations parentales perturbatrices (on est tout plus ou moins passés par là... sauf Gols), on sent que Labruffe fait un peu feu de tout bois et perd en route le contrôle de son récit. S'il est capable de frapper juste quand il s'agit de plonger les deux pieds en avant dans les petits traumas familiaux et de les décrire, sa narration est par trop éclatée pour véritablement nous emporter dans son doux délire. Landes, over.

 

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