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25 avril 2018

Les Desperados (The Desperadoes) de Charles Vidor - 1943

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Eh ben voilà ! Quand on a les moyens, deux trois bons acteurs et un script solide, on est tout à fait capable, même en n'étant pas un metteur en scène fabuleux, de tricoter un petit western spectaculaire et fun. Charles Vidor n'est pas le premier de la classe, mais nous offre un joli petit film qui sent bon le cuir des selles et la poudre des guns. Son scénario est bien retors et gentiment classique : dans une ville prospère, qui vit du commerce des chevaux, un banquier corrompu, aidé par quelques notables de la ville, organise lui-même le hold-up de sa banque, et se fait passer pour un héros en remboursant la moitié du vol à la population spoliée. Et justement, voyez comme ça tombe bien : débarque en ville un cow-boy au lourd passé (Glenn Ford, ancien hors-la-loi, mais le gars veut se racheter), bouc émissaire idéal pour le hold-up. Heureusement, le shérif (Randolph Scott) est un pote de Ford, va se mouiller pour démêler le complot, aidé il est vrai par deux gorettes (Claire Trevor et Evelyn Keyes, les yeux n'en peuvent mais) attachées à nos chers héros. C'est le schéma classique de la poignée d'incorruptibles chargée de nettoyer une ville corrompue, les flingues vont parler, les chevaux galoper et les coups de poing claquer dans ces décors en Technicolor de toute beauté.

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C'est ce qui saute aux yeux en premier : le film est magnifique visuellement. Vidor sait de toute évidence cadrer, et les gros moyens accordés à son western lui permettent de se lâcher sur les scènes spectaculaires. Il y a notamment sur la fin une cavalcade de toute beauté, un troupeau d'une centaine de chevaux perdu dans la poussière, pris d'hélicoptère, dans des mouvements d'une fluidité magnifique. Le gars utilise avec invention son écran large et ses couleurs chatoyantes (les costumes de ces dames sont un enchantement), et sort le carnet de chèques pour rendre chaque partie de son action la plus visuelle possible. De nombreux moments de bravoure traversent ce film très mouvementé : une bagarre dantesque dans un bar, une poursuite à cheval trépidante, des règlements de compte à la dynamite, on en a vraiment pour son argent. Vidor ne se perd pars pour autant dans le spectacle, et brosse de très attachants portraits de cow-boys solitaires : Ford est parfait en ex-salopard en quête de rachat, Scott est grand en justicier enquêteur un peu dépassé par les événements, et il y a une pléiade de comédiens impeccables pour camper les seconds rôles, du banquier véreux (Porter Hall, la veulerie faite homme), à l'ambigu Oncle Will (Edgar Buchanan, à la fois attendrissant et fourbe). On a même ça et là des petits traits d'humour bienvenus (le barman qu'on dirait sorti d'un vieux Lucky Luke, et qui regarde son bar se faire dévaster à deux reprises), du glamour, et du romantisme. Vraiment un très bon moment.

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Go old west, here

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