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23 février 2018

Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête d'Ilan Klipper - 2018

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Les jeunes cinéastes français ont des inspirations qui partent tous azimuts, et si on peut reprocher à Klipper, pour son premier film de fiction, beaucoup de défauts, on ne peut lui reprocher celui-là : ses modèles sont nobles. En gros, le mec veut faire son Lynch, et nous raconte une histoire ancrée dans les rêves et les fantasmes d'un quadragénaire bedonnant en pleine angoisse existentielle. Auteur il y a longtemps d'un roman qui fit sensation et lui valut les honneurs de la presse, le gars n'a plus rien pondu depuis. Depuis, il végète en slip dans son appartement, inventant des phrases sans queue ni tête qui n'arrivent pas à faire un roman, fantasmant sur sa voisine, s'envoyant des morceaux de rap pour se motiver, enfermé dans une dépression qui risque de virer à la folie. C'est aussi ce que craignent ses proches, et les voilà qui débarquent dans son appartement avec une psy pour tenter la démarche de mettre le type en HP quelques temps, histoire qu'il retrouve raison et santé. Père, mère, copain, ex, tout ce petit monde s'est donné rendez-vous pour un bilan de santé qui va virer peu à peu au chaos intérieur pour notre écrivain ; le film, dès lors, vrille vers une autre dimension, en allers-retours foldingues entre fantasmes, monde intérieur, roman en train de s'écrire et réalité. Le tout dans un joyeuse folie à l'humour bizarre, entre comédie splastick et blague juive, entre boulevard et surréalisme à la Ruiz.

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Concept bon, rien à dire. Dans ses meilleurs moments, Klipper trouve une poésie barrée qui marque des points, une façon d'étirer les situations et de les désamorcer en un clin d'oeil, dans un montage-collage irréfréné. Il parvient souvent à rendre son film assez inquiétant tout en restant drôle, grâce à un personnage ambivalent, dont on ne sait jamais s'il est vraiment fou ou juste enfermé en pleine création. C'est encore un peu timide, ça n'ose pas encore aller vers des univers vraiment oniriques, mais l'intention y est. Malheureusement, il manque au gars une chose essentielle quand on s'attaque à un genre aussi pête-gueule : des acteurs. Ils sont ici très mauvais, surjouant leur folie ou leur fantaisie sans nuance, et gâchant les efforts de style : la pire étant peut-être Camille Chamoux, pas dirigée et bien limitée ; mais les autres sont trop ouvertement dans la farce, et enlève la tendresse ou l'empathie qu'on pourrait leur accorder. Le personnage principal est joué par Laurent Poitrenaux, excellent physique de mec moyen qui se prend pour Superman, mais lui aussi passe à côté du truc. Du coup, le film est un peu pénible, tombant très souvent dans un humour de vaudeville pas terrible, n'affrontant pas pleinement son ambitieux projet. Disons alors, pour être sympa : prometteur.

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