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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
30 octobre 2015

Sunhi (U ri Sunhi) (2014) de Hong Sang-Soo

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J'ai beaucoup encensé l'ami Hong Sang-Soo ces derniers temps à tel point que je me fais un devoir de sauter sur ses nouveaux films dès que l'occasion se présente (là je reviens tout juste d'un festival en Corée pour le voir, ayant appris la langue exprès - nan je déconne). Avouons malgré tout, une fois n'est pas coutume, une petite pointe de désappointement dans cette dernière mouture qui manque terriblement de fraîcheur : une femme (Jung Yu-Mi - forcément mimi), trois hommes qui tournent autour, causent (d'elles), picolent (sec), tentent de l'aimer, se cassent les dents, une petite ritournelle qui revient à l'envi, un baiser de bamboche sous la pluie un rien pathétique, des dialogues qui ne cessent de se répéter (c'est parfois gentiment drôle... ou terriblement paresseux de la part de l'auteur un peu en manque d'inspiration - à force d'enchaîner les films sans doute...). On aurait aimé, on aimerait, des coups d'éclats (un petit coup de gueule de la mie au tout début mais sans suite...), des éclats de rire (la déclaration des sentiments, bien avant l'amour et la consommation de la chair, est triste...), des finesses narratives, des instants de grâce, que nenni... Hong Sang-Soo s'amuse du soleil qui joue dans les branches (Sunhi, sunny, clinc-clinc...), des noms de restaurant (du Hotsun - a chick-en restaurant (on ne change pas une équipe qui gagne) au Gondry (!) restaurant), nous sert (chaud, chaud devant) des séquences qui n'en finissent plus (gros morceau de bravoure que ce plan-séquence d'une douzaine de minutes où deux de nos héros "s'enfoncent" un peu dans leur discussion) sans même d'ailleurs faire usage de ces petits zooms qui font sa marque (mais des zoomettes, il y en aura aussi, rassurez-vous) et l'histoire de finir par s'enliser un poil (d'ailleurs après le soleil printanier... viendra l'automne, pasque bon, c'est quand même une meilleure saison pour clore une histoire sentimentale tristounette...)

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Trois hommes donc qui tournent autour de la donzelle sans vraiment la mettre à nu (physiquement) mais en tentant de la cerner (moralement) ; ils aiment tous son joli minois, sont tous amoureux d'elle - et finissent souvent par l'avouer après une quatrième bouteille de soju -, ont plus ou moins la même analyse sur sa personnalité mais voilà... la Sunhi leur échappe et les laisse finalement un peu gros jean comme devant. Les brumes alcoolisées permettent à chacun de déclarer sa flamme mais celle, intérieure, de notre Sunhi restera bien cachée... C'est mignon sans vrai rebondissement ni réelle dramaturgie et le petit cinéma habituel de l'ami Hong finit malheureusement pour une fois par lasser un chouia... Pas grave, il est déjà sur son prochain film et j'ai quelques séances de rattrapage à faire quant à sa filmo pour ne pas rester sur ce petit goût amer. Un soleil un peu pâlichon.   (Shang - 07/01/14)

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C'est effectivement ce qu'on appelle du cinéma minimaliste, et pour moi qui ne suis pas très client des fims du bon Hong, j'avoue que je suis encore plus dubitatif que mon camarade. Une nouvelle fois, je ne comprends pas ce que le gars a envie de nous montrer ou de nous raconter ou de nous suggérer, et je suis à deux doigts de confondre la délicatesse célébrée de son cinéma avec de la vacuité pure et dure. Je ne me suis pas laissé embarquer par ces plans longuissimes qui ne racontent rien que l'impossibilité de trois personnages masculins à cerner le personnage féminin ; même pas ennuyé, juste pas concerné. C'est vrai que la prouesse de Hong est de ne pas nous ennuyer, alors que son film doit comporter 30 plans en tout, répétitifs (une éternelle table de restaurant, en gros), "plats", fonctionnels, fixes, qui se contentent de faire rentrer en leur sein deux ou trois acteurs et d'enregistrer leurs dialogues avinés, eux-mêmes très répétitifs. Le film passe assez facilement, grâce à cet humour pince-sans-rire, au talent des comédiens (surtout les garçons), au sens des dialogues. On apprécie même franchement ce final dans un jardin public où nos trois gaillards se retrouvent tout ballots devant leur commune attirance pour Sunhi. Mais ce côté agréable n'arrive pourtant pas à vraiment constituer un film,et on reste dans le petit, tout petit, marivaudage gentillet. Bien fait, mais inutile, reconnaissons-le.   (Gols - 30/10/15)

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