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30 octobre 2015

LIVRE : Les Vies multiples d'Amory Clay de William Boyd - 2015

William-Boyd-Les-vies-multiples-dAmory-ClayBoyd se lance dans la bio d'une photographe anglaise qui a traversé le siècle (du Berlin coquin aux rassemblements extrémistes dans le Londres des années 30, de la seconde guerre mondiale à la guerre du Vietnam...) et dès les premières pages, l'identification s'opère : Boyd is Clay, Amory Clay (alors que Boyd is Bond, James Bond, on y avait personnellement guère cru). Il rentre dans la peau de cette photographe et va nous conter par le menu ses petits soucis familiaux (jamais simple quand un père veut se suicider en vous entrainant avec lui vers la mort), ses petits problèmes de coeur (jamais simple quand on aime des hommes mariés ou des gens traumatisés par la guerre - tout comme le fut d’ailleurs son pater), ses petits travaux photographiques (l'ouvrage n'est pas avare en reproduction pour notre plus grand plaisir). La vie d'une femme presque aventurière malgré elle (elle n'a rien d'une tête brûlée) qui va tout de même avoir le chic dans nombre de ses déplacements pour s'attirer les ennuis avec les autorités (qu'il s'agisse de ses oeuvres teintées d'érotisme qu'elle expose en Angleterre (sont pudibonds, ces anglo-saxons) ou des secrets d’Etat qu'elle découvre au Vietnam – dont elle sera expulsée manu militari, ce n’est pas une image…) ; une carrière relativement agitée, donc, et une vie sentimentale qui ne le fut pas moins : quelques coups de coeur, beaucoup de coups durs (les hommes qui s’attachent à elle lui refusent le mariage, l’homme qui la marie se refuse de s’attacher à la vie). Boyd nous livre un roman solide dans la bonne vieille "tradition narrative", qui, s'il ne révolutionnera pas le petit monde littéraire, tient sympathiquement en haleine : sans avoir besoin de multiplier les rebondissements, les coups d'éclat (même si l'Amory connaitra son lot de surprises, c'est le moins qu'on puisse dire), il nous trace une trame étonnamment réaliste, attachante comme s'il avait lui-même retenu chaque détail, comme s'il avait vécu chaque sensation. Le livre possède un certain souffle historique, pour ne pas dire "géographique", et l'on prend un plaisir évident à suivre l'Amory a chacun de ses nouveaux départs : témoin direct de son siècle, elle laisse derrière une poignée de clichés (l'art de fixer le mouvement) qui n'en sont point. Prenant, instructif, distrayant, on retrouve un Boyd au top de sa forme, un Boyd qui se fond littéralement dans son sujet, un Boyd capable de redonner vie à chaque photographie – et ce n’est pas le moindre des compliments. Un très bon cru pour les amateurs du petit Will.

Commentaires
S
Il sait raconter une histoire, pas de doute. <br /> <br /> Pas très styliste en revanche. <br /> <br /> <br /> <br /> Tranquille, ce blog....
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