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17 septembre 2012

Le Chacal et l'Arabe de Jean-Marie Straub - 2009

vlcsnap-2012-09-17-10h16m13s20

Il est bon de revenir de temps en temps aux films de Straub, ne serait-ce que parce que... non, je trouve pas, laissez-moi réfléchir. Bon, enfin bref, voilà un nouvel exemple de la rigueur straubienne, qui nous propose un énième film littéraire en plans fixes sur des acteurs immobilies qui disent un texte mal sous-titré (ça c'est la version méchante) ; qui nous propose un nouveau film lumineux mettant en avant un texte méconnu de Kafka dans une ascèse impressionnante (version sympa). Dans un appartement ensoleillé, une actrice, interprétant un chacal (chez Straub, le verbe "interpréter" a, cela dit, des sens assez différents de ce qu'on entend d'ordinaire), est accroupie et prend la parole : les chacals se plaignent à un visiteur venu du Nord de leurs mauvais rapports avec les Arabes locaux : ceux-ci refusent de se nourrir de charognes, les bougres, et massacrent leurs frères animaux. C'est la première partie du court-métrage, constituée de trois plans : deux sur la femme, et un sur un écran noir représentant le visiteur. Puis, choc esthétique incommensurable dont on ne trouve la comparaison que dans certains hiatus d'Antigone, nouveau cadre : une paire de ciseaux posée sur un plancher. C'est l'arme que les chacals confient au gars pour aller dézinguer de l'Arabe. Enfin, deux plans sur un nouvel acteur, qui clôt la chose sur un commentaire ironique sur l'éternel conflit entre animaux et humains, etc. Bien. On dirait qu'il y a presque, mais oui, un certain humour désabusé dans le choix de ce texte, petite fable à la Leopardi finalement assez léger malgré la symbolique très forte (ça parle peut-être du conflit israelo-palestinien, mais je voudrais pas trop m'avancer). Ceci dit, on ne se marre pas non plus à gorge déployée, ça reste du Straub : légèrement chiant quand même, éprouvant, sur la corde raide entre grandeur et ridicule, et bien sûr intéressant et discutable, ça va de soi. Ce petit film n'ajoute rien à la pléthore de ceux qu'il réalisât jadis avec madame sur le même modèle, mais n'enlève rien non plus, considérez ça comme une critique profonde et laissez la clé dans la boîte aux lettres.

vlcsnap-2012-09-17-10h21m50s69

Tout Straub et tout Huillet, ô douleur : cliquez

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